vendredi 26 septembre 2014

Action frigorifiante sur les Roms en Conseil municipal

Pourquoi nous envoyer un échange FaceBook entre un membre d'Assos distributrice de soupe Sarkoziste et quelques uns de ses "amis" ?
Ce mec balance un post sur les subventions allouées par la ville pour aider à l'insertion des Roms.
Et alors ? Racisme, mensonges, contre vérités, tout y passe.
Rien de neuf dans le paysage par rapport à des gens qui ne cachent plus leurs opinions, qui d'ailleurs vont au-delà des Roms.

Ce que nous relevons :
- mépris affichés des associations qui soutiennent les "Roms" sans tenir compte qu'elles soutiennent tous les précaires ;
- attaques sur la politique de la ville qui, heureusement, aide aussi tous les précaires ;
- attaque claire sur certains élus capables de répliquer en conseil, ... ; 
- ...

FaceBook nous permet de "voir" qui soutient ce personnage et cette association ... et de mieux comprendre la place de chacun...

Extraits :
Intro : "150 000 euros pour les associations Roms.... 
Pendant ce temps des gens dorment dans nos rues et les associations leurs venant en aide sont dans la difficulté pour subvenir à tous !"
• "l'exécutif (ps) a joué la corde larmoyante et le pseudo républicanisme ainsi que l'attaque directe vis à vis de Julia Abraham (fn), Agha Babei est un minable et je suis près à lui dire en face. En mai dernier, déjà cela avait chauffé sur ce sujet avec 80 000 euros distribués à deux associations"
• "je n'ai pas à accepter un euro versé à ces populations inassimilables et représentant un danger pour nos sociétés. Point barre. La surdélinquance de ces populations est déjà en soit un scandale, les subventionner un autre."
• "Qu'on m'explique pourquoi un père et son fils de 13 ans dorment dans la rue sous prétexte que le 115 n'a pas de place alors qu'on attribue des subventions a des association ROM. Alain Lxxxxx toutes personnes dans la rue a besoin d'aide Rom ou non mais je n'ai toujours pas saisi la nécessité d'ouvrir des campings pour une certaine catégorie de personne en fonction de leurs origines
Tout comme je ne comprend pas l'utiliser de financer des associations en charge de d'organiser des animations dans ces camps
Alors que l'argent pourrait être utilisé pour d'autres choses comme de la nourriture des vêtements du logement pour tous"
• "‪Je ne stigmatise pas  Ceci dit je suis en droit de demander si cet argent qu'il soit municipal ou européen ne pourrait pas être affecté autrement  Je ne comprend jamais ce type de ségrégations communautaristes ou il vaut mieux être de telle ou telle ethnie de tel ou tel pays ou de tel ou tel couleur pour bénéficier d'aide ou de droit"
• etc

samedi 20 septembre 2014

Prisonnier "volontaire"

Il a disparu. Souvent des copains de la rue disparaissent, on ne les voit plus, nulle part. Sans vraiment les chercher on se renseigne, on pose des questions à ceux qui le connaissent, ceux qui pourraient le connaître puis à tout le monde.
Encore une disparition et voilà qu'arrivent les suppositions. Aucune catastrophe n'est envisagée : mort, maladie, … Il est parti au soleil, en Espagne, il a rencontré une femme, il a obtenue une piaule, …
Finalement, il est retourné en taule, encore une fois, pour vol. Il sera resté 4 jours dehors. Il sortira en mars. Merde, c'est con, en plein hiver !!! À quoi pensent les juges qui te font sortir en hiver ?. Mais bon, au moins il sera soigné, nourri, …

C'est un jour pas rigolo, comme tous ces jours pas rigolos qui sont déjà passés et les jours pas rigolos qui nous attendent.

Mange ta soupe et ferme là

On a vu arriver à Strasbourg des distributions de soupes très appréciées des ventres affamés.
Forcément, tout le monde est content, les zélés zélus, les citoyens, les affamés.
Forcément nous passons pour les emmerdeurs de service, les empêcheurs de tourner en rond, quand nous posons la question de leurs intentions, après que les organisateurs nous aient agressés verbalement, attaqués, humiliés, … Tout le monde s'en fiche, nous sommes peu soutenus.
Des travailleurs sociaux nous racontent qu'en réunion ces distributions ont été évoquées depuis des mois, que nombreux sont les professionnels qui, comme nous s'interrogent et s'inquiètent des retours reçus de leurs "usagers".
En effet, ces personnes disent aux sans domicile, que les associations ne feront rien pour elles et qu'ils sont les seuls à pouvoir "les sauver", ils encouragent sournoisement les sans domicile à se "révolter". Beaucoup de témoignages vont dans ce sens, on nous parle d'altercations, de colères et d'autres prouvent qu'il y a, pour les organisateurs,  des enjeux corporatistes, sectaires et politiques derrière.

Mais voilà, le silence règne c'est la loi du social, du politique et le sans domicile est l'otage de ces magouilles.

Une chambre enfin

La mixité sociale est un concept certainement trop bourgeois pour l’envisager dans le contexte des hébergements, des résidences "sociales", de l'hôtel, ….
Pourtant, qui peut croire que vivre entouré de gens qui ne vont pas bien du tout n’aura aucun impact sur le quotidien et le moral des gens qui sont placés dans ces endroits.
Être entourés uniquement de personnes qui connaissent la galère et la partagent. Dîtes moi qui irait mieux quand tous ses voisins ne vont pas fort ?.
Une solution digne c'est de répondre à la demande qui est souvent la même. Un "vrai" chez-soi, un endroit où cuisiner et recevoir.
Mais il n'y a jamais, pas souvent, alors il y a l’hôtel, les hébergements, les résidences "sociales",… Peut-on vraiment s’en réjouir ?

Un sans domicile fixe tabassé à mort

Un sans domicile fixe tabassé par deux autres hommes, durant la nuit de jeudi à vendredi. «Ils auraient pu le tuer» disent les témoins,  mais ils se sont interposés. Des passants ont cessés de passer et ont mit fin au calvaire. On ne sait pas si ces deux hommes savent qu'un sans domicile est simplement un homme. On ne sait pas ce que la justice va décider. On ne sait pas ce que lui va penser, comment il va survivre, une fois que l'hôpital le remettra à la rue, sans suivi, sans rien.

vendredi 19 septembre 2014

le social est un business

on a souvent évoqué le charity business, on peut parler de business social ... des entreprises qui se lancent dans des projets immobiliers avec comme caution des associations "professionnelles" ... on y est ... gestion des coûts, gestion des flux, ...
Inauguration à Strasbourg, d'un projet partenarial, rue de Rothau (QuartierGare) avec du logement social, une résidence hôtelière à vocation sociale et un hôpital de jour psychiatrique.
Il s'agit d'un partenariat entre le bailleur social I3F, les Résidences Sociales de France (RSF) et Epsan Brumath. La résidence sociale est gérée par la société Montempo... 
Rien ne vous choque ?  

la survie est une guerre !

Tendre la main ce n'est pas si facile, se disputer un coin de bitume avec les autres, se lever très tôt pour défendre son point de manche, se coller un sourire sur la gueule, faire gaffe à sa tenue pour ne pas trop "ressembler" à un sdf, bon à rien, paumé, avoir l'air de vouloir, donner une image énergique … Ou tomber carrément du côté de ceux qui font, qui créent, qui agissent en proposant un objet (bracelet, scoubidou, cendrier, …), en chantant, en faisant de la musique, …
La survie c'est une rage grandissante, une colère sourde, qui se nourrit de toutes les maltraitantes visibles et sournoises. Nous recevons toute la violence du monde dans la figure, tous les jours. Misère humaine, douleur, destins tordus, brisés, violence, …

La survie c'est garder un espoir de mieux être, d'envie, de vouloir mais en changeant, non pas nos méthodes mais notre pensée, notre regard sur la politique, sur les militants, sur les citoyens… C'est réfléchir à deux niveaux.