samedi 29 novembre 2014

Grains de sable - Collectif des Morts de la Rue Alsace est né !

Voilà, c'est fait, nous avons notre antenne des Morts de la rue...
Nous en sommes extrêmement heureux.

Des Hommages
Bien sûr, nous pourrons dire adieux aux amis disparus et soutenir leurs proches en deuil, mais ça concerne aussi les vivants...

Des constats
Rechercher à dénombrer au plus juste les personnes décédées à la rue, avec comme objectif une meilleure connaissance de cette réalité et tenter de la prévenir en alertant.

Et plein d'autres actions à mettre en place en grandissant.

jeudi 27 novembre 2014

A Colmar l'abandon des personnes précaires est officiel

Chiffre officiel du nombre de sans-abri à Colmar, 30 ... officiel donc indiqué par les associations ... à multiplier par quatre, soit environ 120 ... 
Avec ces méthodes de tripatouillage de la réalité, ne sommes-nous pas dans la non assistance de personnes en danger ? ou plus clairement une mise en danger par un abandon assumé ?
Il ne faut pas froisser le maire et ses adjoints ni les administrés (on n'ose dire citoyens terme galvaudé), il faut taire, cacher ce qui n'est pas "entendable" par les notables.
Après tout on ne parle même pas d'hommes, mais de bons à rien, d'inutiles !
A quoi sommes-nous inutiles pour ces gens là ? inutiles à leur enrichissement direct, inutiles à leur élection, …

Action Sans Abri - ASA
https://www.facebook.com/actions.sans.abri?fref=nf
http://www.actions-sans-abri.org/contact_urgence.htm


mardi 25 novembre 2014

Bataille du textile, pénurie de couvertures : la CUS est-elle en sommeil ? ENQUÊTE

Il y a plusieurs mois de cela nous étions intrigués par des tracts distribués dans toutes les boîtes aux lettres de Strasbourg "récolte de textile à but humanitaire" ...
Lecture d'un article DNA sur la bataille du textile ... et, une évidente pénurie de couvertures en ce moment ...

Voici un résumé de la situation :
4 opérateurs se partagent la collecte en Alsace : colthab (restos du coeur, croix rouge), KFB (Horizon Amitié/Solibat), AEAL, Le Relais.

La ville de Strasbourg et la CUS ne voulaient pas entendre parler de la collecte textile et n'ont accordé aucune autorisation d'occupation de la voie publique jusqu'à aujourd'hui. Dans le même temps, aucun contrôle n'a empêché les poses de bornes sauvages.
Depuis 2012, la question a été soulevée et, c'est l'attente ...

Fin 2013, colthab (restos du coeur, croix rouge), KFB (Horizon Amitié/Solibat) et AEAL, ont profité du flottement à l'approche des élections municipales, pour poser plus d'une centaine de bornes sauvages.
En contactant les mairies de quartier, nous apprenons que les 3 opérateurs avaient simplement décidé de faire une OPA sur la ville.

Début 2014, Le Relais se rapproche d'Emmaüs, ensemble ils tirent la sonnette d'alarme via la presse (DNA).
Une conférence de presse a eu lieu en mars, pendant laquelle le maire a demandé à tous les collecteurs de stopper les poses sauvages. Une semaine après, solibat posait une borne quai des Bateliers en plein centre historique ...

Depuis les élections, plus rien ne bouge à Strasbourg
Certaines communes de la CUS d'après nos informations, auraient signé directement avec l'opérateur de leur choix, mais c'est tout.

Qui sera présent à strasbourg en 2015 si enfin un contrôle de ces récupérateurs est fait ?  
solibat et l'aeal qui bénéficient d'adresses et de la caution sociale monnayées par des associations "caritatives" ? Mais, pas Le Relais ?
• Autres exemples de problèmes pour nous essentiel (déjà dénoncé) : l'aeal est une organisation dont le pays d'origine et le fonctionnement méritent que l'on s'y intéressent, qui ne fait pas d'action sociale et solibat ne pense pas aux bénéficiaires de horizon amitié (couvertures, vêtures d'urgence, ...) puisque n'a même pas négocié un stock a récupérer, ...
• Résultats ? Pénurie de couvertures pour les sans-abri et jusque dans les structures qui ont cédé les stocks récupérés en leur nom.  

Donc, vous l'avez compris, seul Le Relais fourni en couvertures et vêtements à l'heure actuelle nos deux départements !!!
Et si la CUS favorise les associations de son secteur, il sera demandé logiquement à Le Relais, de retirer les bornes des zones qui leur sont attribuées puisque basé à Mulhouse. Dans ce contexte là, il leur sera très difficile de continuer la collaboration avec les associations, mais aussi la distribution de couvertures.

Voilà en résumé, ce qui se passe.
Au bout de cette chaîne d'inactions et d'incompétences, nous retrouvons les sans abri qui encore une fois se retrouvent impuissants face à des intérêts financiers qui les laissent sur le carreau sans même une couverture.

Nous ne pouvons accepter cette situation !

lundi 24 novembre 2014

Je croise mille visages

Pour bien comprendre la réalité des personnes touchées par l'extrême pauvreté et abandonnées à la rue, il faut s'en imprégner.
On apprend beaucoup des autres et des rencontres. Moi, j'ai vu une maraude de Médecins du Monde apporter des soins à un homme mal en point. J'ai entendu un bénévole lui parler doucement pour le tenir éveillé, en lui tenant la main.
Lors d'une distribution de repas à Abribus, j'ai vu un jeune en belle santé au milieu d'hommes et de femmes, cassés, fatigués. Sa seule présence calmait une tension inévitable par le trop plein de ventres affamés.
J'ai rencontré à la Place Kléber des jeunes dont la place n'était pas à la rue, les nouveaux visages des laissés pour compte ; ceux qui n'entrent pas dans le moule. Je croise des personnes âgées qui ont travaillé toute leur vie et qui ne peuvent, avec leur maigre retraite, manger à leur faim. Je croise les doigts pour que leur logement soit préservé. Je croise chaque jour la belle Polonaise qui rêvait pour ses enfants d'une vie meilleure. Derrière la gare, sur le parking, il y a Patrick, un travailleur pauvre qui dort dans sa voiture. A Neudorf, il y a un ancien ferrailleur qui me raconte sa vie d'avant. Et cette fille, à peine 20 ans que sa famille a rejeté. Je croise, chaque jour, des gens qui veulent et qui tentent de se faire une place dans la société. Je croise mille visages. Le mien dans le reflet d'une vitre.

Mô (pour Valérie et les autres)
http://poesiesansdomicile.blogspot.fr/

Projet (S)DF // En’Train - Bilan et perspectives (VIDÉO ENSAS)


Ce qui était au départ un cas d’études pratique proposé à des étudiants en première année de Master de l’École d’Architecture de Strasbourg, a su depuis capter l’attention des pouvoirs publics en proposant des solutions concrètes d’habitat à destination des personnes «Sans Domicile Fixe».
Dans la continuité de la table ronde qui s’est tenue à l’École en novembre 2013 et de l’exposition organisée en janvier dernier, l’enseignant Markus Hastenteufel, ses étudiants et le collectif des SDF d’Alsace rouvre les discussions et présentent l’avancement et les évolutions du projet.

dimanche 23 novembre 2014

Strasbourg réduit le périmètre de survie des sans-abri

Capitale de l'europe, capitale Noël, capitale de la fusion, ... Capitale de la misère malmenée sournoisement avec l'air de ne pas y toucher.
Personne ne dit rien ouvertement, personne ne dénonce. Ça papote entre soi dans les couloirs, ça se tire dans les pattes en douce, mais ça se congratule en réunion et ça se fait des petites sauteries dont on voit les photos sur facebook.
Et le mélange des genres n'est jamais loin !

Les sans-abri subissent directement cette ambiance pourrie. Quand l'incompétence croise les francs-tireurs ça ne donne rien.

Rien ne se fait, rien n'avance, rien n'est pensé intelligemment dès lors qu'il s'agit de la population la plus fragile.

Vous emmenez des projets clef en main à strasbourg ? ; rien, sauf à se faire piquer ses idées, ...
Vous n'avez pas des "amis influents" comme s'en vantent certains ? ; rien, sauf à y voir des associations qui crèvent d'une "concurrence" malhonnête, prête à tout pour récupérer sa part de pauvres.

En attendant le périmètre de la ville se réduit à une petite portion... 
Le centre nous est complètement interdit, les ponts sont fermés, les berges bloquées, ... pour des raisons de sécurité. 
Cette sécurité qui nous envoie mourir ailleurs, éloignés de ce qui nous maintient en survie.

Strasbourg réduit les distributions de repas aux sans-abri

à Strasbourg depuis des années, l'association "Abribus, pour une vie sans faim" distribue des repas aux SDF. La ville lui a supprimé des stationnements, compliquant son travail et pénalisant les sans-abri.
Pour "compenser" Abribus ne se voit proposer que des endroits impraticables, sombres, alors que distribuer et manger dans la rue sans protection est assez difficile pour tous.
La ville de Strasbourg en affaiblissant Abribus affaiblie tous les SDF qui se retrouvent à 200 sur une distribution de repas...
Le seul stationnement que nous exigeons, nous les utilisateurs, est celui de la gare. Abribus l'a sollicité il y a fort longtemps sans succès ! Pourtant, il a été cédé à une nouvelle association. 
Nous rappelons à Roland Ries que la semaine compte sept jours, Abribus à sa place à la gare.

vendredi 21 novembre 2014

Mise à l'abri et connerie généralisée

Pour le moment les sans-abri ont très froid ; "C’est complet ! Je suis désolé il n’y a plus de place !"
A -5° Strasbourg comme partout va nous faire le coup de la mise à l'abri. Des lits ajoutés là, un accueil de jour transformé en accueil de nuit, des chambres d'hôtel, un gymnase et que sais-je encore. Les zélus nous diront combien d'argent leur incompétence coûte et combien ils ont conscience que c'est de leur "devoir" politique et moral de continuer à mener une politique stérile et criminelle.

Ensuite les "grandes" associations vont expliquer qu'il faut des hébergements et bien sûr de l'accompagnement ... Quelle que soit ton histoire, tu es sans logement donc tu dois passer par l'hébergement... Mais ou sont les valeurs de ces associations alors qu'elles forcent les travailleurs sociaux a laisser des gens sur le pavé, alors qu'elles acceptent de répondre à des appels d'offre indignes, inadaptés et improductifs ?.

Toutes leurs déclarations se ressemblent et se répètent d'année en année. Elles parlent de grands idéaux, de sauver, d'insérer, d'impliquer et de s'engager. Mais tous occultent l’engagement sur le logement alors que c’est le cœur du problème. A l'évidence, il n'y a aucune volonté forte, réelle de faire diminuer cette catastrophe humanitaire et sociale en france. A Strasbourg, depuis trois ans, notre partenariat avec l'école d'architecture est riche d'idées et de solutions, mais Strasbourg est incapable d'y répondre.




mercredi 19 novembre 2014

Compagnons d'Emmaüs : exclus de tous les droits

Georges Otin - Nul ne peut reprocher quoique ce soit aux Compagnons d'Emmaüs car ils sont fragilisés par un sous-statut indigne qui les livre pieds et poings liés au pouvoir discrétionnaire/arbitraire/ totalitaire (rayer la mention inutile) d'une seule personne, "responsable" ou "dirigeant(e)".
En revanche, on doit s'interroger sur les motivations et convictions de ces "responsables" qui n'hésitent pas à les instrumentaliser quand ça les arrange...
Dans le Sud-Ouest, n'a-t-on pas vu des "patrons" d'Emmaüs faire défiler leurs exclus du droit du travail ( Compagnons) pour la fête du travail ?!?!. Et mieux encore, mettre en première ligne leurs "sans contrat" (Compagnons) pour protester contre le Contrat Première Embauche ?!?..Etc, etc, etc, car la liste serait beaucoup trop longue :
En fait, les Compagnons sont trop souvent des pions à géométrie variable :
- tantôt "taillables et corvéables à merci" pour le business,
- tantôt jetables si pas au moule ou incompatible avec l'égo du chef.
- tantôt les plus beaux ou les plus misérables en fonction des besoins en "marketing" du moment.
C'est pour cela que nous devons tous nous mobiliser afin qu'ils soient, tout simplement, considérés comme des HOMMES conformément aux préceptes d'Emmaüs et de notre Etat de droit.



Georges Otin

TABLE RONDE HABITAT (S)DF : 80 personnes !

Environ 80 personnes venues pour (re)penser et imaginer un habitat qui s'adresse aux personnes qui, pour différentes raisons n’accèdent pas aux dispositifs d’hébergement proposés ou refuse de s'y rendre. Démarche innovante et solidaire du Collectif Sdf Alsace représenté par sa porte parole Monique Maitte et de L'école nationale supérieure d'architecture de ‪Strasbourg‬











Vous avez dit "SDF" ? Nous sommes sans logement !

Cette vision unique, ce sigle sdf, cet enfermement, cette image désignant le "sdf" comme forcément malade, fou, avec problème, à risque et je ne sais quoi encore, laisse de côté beaucoup de monde.
Les personnes privées de leur droit à un logement ont d'autres visages, d'autres images, d'autres histoires ...

De plus en plus de gens se retrouvent sans toit, doivent-ils "obligatoirement" être dirigés vers un hébergement ?.
Doivent-ils obligatoirement suivre des règles collectives aliénantes ?.
Doivent-ils rendre compte de tous leurs faits et gestes, subir le regard scrutateur de "professionnels" ?.
Pourquoi les priver du droit de recevoir des amis, la famille ?.
Ces lieux inadaptés permettent-ils de se reconstruire ?

Être privé d'un toit c'est être privé de tous ses droits et pire, de ses simples désirs.
Désir d'être tranquille, de se poser, de se reposer, d'avoir une vie de famille, de passer un temps avec son animal. Désir de ne rien faire aussi, s'accorder un temps de repos.

--> les travailleurs précaires ;
--> les expulsés de leur logement trop cher ;
--> les divorcés
--> les chômeurs ;
--> ceux que leur famille rejette ;
--> …
Ceux là, sont-ils à leur place dans un hébergement classique ?.

Nous ne le pensons pas et eux non plus.

24/100 des personnes sans logement travaillent ! Les emplois qu’ils occupent sont très souvent précaires (contrats courts, temps partiel, intérim, contrats "aidés et tous les trucs d' "insertion") et peu qualifiés.

Près de 4 SDF sur 10 vivent dans des conditions plus précaires, dans des centres qu'ils doivent quitter tous les matins sans être assurés de retrouver une place le soir ou dans des hôtels. Et 10% sont sans-abri. Une proportion qui monte à 14% en région parisienne, en raison du nombre croissant de sans-domicile et de la pression immobilière.

Mais la rue abime vite tous ceux qu'elles accueillent, le logement est rare et trop cher, même en "social" pour tous les chômeurs et emplois précaires. Il faut agir vite. Nous avons des solutions.


mardi 18 novembre 2014

témoignage concernant une non-assistance d'une personne en péril ayant entraîné la mort par négligence

UZES. non assistance à personne à danger.
mort d'un ‪sans abri témoignage d'un citoyen.
De M. Dumond Cyrille

Objet : témoignage concernant une non-assistance d'une personne en péril ayant entraîné la mort par négligence

Mesdames, Messieurs,

C'est le citoyen de la république Française qui s'adresse à vous aujourd'hui pour évoquer des faits dont j'ai été témoin et que je ne peux, au regard de la morale et de la Loi, passer sous silence.
Je suis un citoyen lambda, un simple habitant d'une ville rurale de taille moyenne, la bonne ville d'Uzès dans le Gard. J'y vit, j'y promène mon chien, comme tous les propriétaires de chiens, et ces promenades me mènent régulièrement vers le parc du Duché, qui somme toute est une agréable place ou il fait bon fumer une cigarette pendant que le chien s'amuse.
Depuis 6 mois j'y croisais un nouveau venu, James, quarante-sept ans bien qu'il en faisait bien plus, écossais, clochard, SDF malheureux en rupture sociale total et dans un état de santé préoccupant. Je lui offrais souvent un clope ou un café, et nous fumions ensemble en essayant de se comprendre. La différence de langue y faisant largement obstacle...
Quoiqu'il en soit, il avait probablement choisi Uzès comme terre d'accueil et de refuge, le soleil du Sud y contribuant probablement, c'est vrai qu'il brille pour tout le monde, lui.
En tous cas, les clients de la Superette du centre ville peuvent témoigner qu'il était entré dans le paysage social local, on le voyait quotidiennement y faire la manche.
Mais revenons en aux faits : le 06 septembre 2014, alors que les services de la Préfecture du Gard avaient par arrêté préfectoral mis le département en alerte orange en rapport à des conditions climatiques particulièrement dangereuse, je sortais tout de même mon chien vers 9h qui le réclamait expressément, moi-même étant particulièrement bien équipé...
Alors que la pluie était battante, je constate que James était toujours dans son « campement » qu'il occupait depuis une semaine, au bord du mur d'enceinte du fond du parc, non baché, allongé dans un duvet à même le sol trempé, ses quelques sacs ruisselants...
Ma conscience m'oblige à intervenir, je vais le voir, essaie de lui dire de bouger, de se mettre à l'abri, sans succès. Il me demande de lui rouler une clope, tellement ses mains tremblaient, en me tendant son tabac trempé... Je ne sais pas pourquoi il ne voulait pas bouger : ses affaires qu'il ne voulait pas laisser? Son état de santé qui l’empêchait de se lever ? Quoiqu'il en soit mon acharnement fut sans effet... Au bout de quelques heures infructueuses, vers 10h30, dépité, je décide d'aller demander de l'aide aux services sociaux, dans l'impossibilité à me résoudre à laisser la situation ainsi, sans tenter d'en faire plus, j'imaginais le pire, je pars donc en lui laissant mon parapluie...
Consterné, je file au plus simple, je pars donc au local de la Croix Rouge, je tombe en pleine distribution alimentaire, quatre ou cinq responsables m'accueillent. Je leur demande de l'aide, je leur signale qu'un SDF a besoin d'aide, et au vue de la situation j'invoque même l'urgence lié à une assistance de personne en danger, en cette période d'alerte et de danger immédiat. Je leur intime au moins de lui fournir une tente, faire quelque chose, la pluie dehors continuait de tomber à torrent...

L'équipe de la Croix Rouge, visiblement dépassée, me regarde l'air ébahit et me proposent des pommes et du pain. Au bout d'une d'une demi-heure de parlementaire, celui qui semblait être le chef, tout en ré-insistant pour les pommes et le pain, m'invite à me rendre par moi même à la police municipale qui « pourront répondre à ma demande », car «il pourront vous trouver une tente, il doivent avoir ça ! ».

Je ne sais pas si j'ai failli rire ou pleurer, mais je suis tout de même parti vers cette nouvelle piste...
Je suis donc aller voir la Police Municipale, sous la pluie battante, pensant à ce pauvre James et effaré par ma première visite aux services sociaux de la Croix Rouge...

Deuxième acte, j'arrive au local de la Police Municipal, il est fermé... Un agent est tout de même en faction sous le porche mitoyen de la mairie, je lui signale James, le lui raconte l'histoire, invoque la même urgence, les mêmes obligations légales d'assistance. J'ai conscience que mon devoir d'assistance à personne en danger me l'impose. Signaler une situation d'assistance urgente quand on a tout fait pour y remédier est une obligation légale et je m'y emploie avec un acharnement citoyen autant que par compassion, un homme est probablement en danger. Je dit à l'agent qu'il faut au moins vérifier, lui apporter une bâche, une tente... 
Je demande simplement de l'aide pour un SDF en danger... Je lui dit que je viens de la part de la Croix Rouge, il me répond qu'il n'a pas de tente pour moi... Même fin de non recevoir... Finalement, il m'invite à aller à la mairie... Et là...
Quatre secrétaires écoutent mon histoire, que je répète inlassablement, de plus en plus troublé par les réponses qu'on m'y oppose, à savoir le laisser faire, à peine une légère expression de compassion légitime. 
On m'envoie au secrétariat du Maire... La secrétaire appelle le premier bureau d'accueil en les interrogeant sur la recherche éventuelle d'une tente. Réponse négative. Je commençais à ne plus comprendre ou j'étais, ni que faire pour que quelqu'un prenne le problème à sa juste mesure.

Finalement elle tente de me rassurer et me demande de me calmer, il vont « envoyer une patrouille ». C'était là la seule réponse que j'obtiendrai à ma demande. L'affaire est à présent entre leurs mains.
C'est sur, j'aurais préféré que des agents municipaux interviennent rapidement, en rapport du degré d'urgence, mais bon, au regard de la difficulté, je me résigne à la solution policière...

Largement écoeuré par l'indifférence, ou par la lenteur de réaction des agents de la collectivité publique, je me résigne tout de même à accepter la réponse et rentre enfin chez moi après quatre heure de palabres et trois bureaux, sachant que je dois aussi faire à manger pour ma mère handicapée et qu'il était midi passé. J'espérais juste avoir fait ce qu'il fallait faire. Un simple devoir de citoyen, solidarité et fraternité...
La tempête bat son plein toute la journée et toute la nuit, un vent à décorner les bœufs...

Persuader que mon appel à été pris au sérieux, je ne vais pas vérifier si mon intervention a produit son effet... J'aurais dû...
Le lendemain matin, mercredi, jour des enfants, même rituel, même parc, 9h30... 
Au fond du parc, les gendarmes. Avec angoisse j'interpelle un agent qui me dit de ne pas m'approcher, un individu est mort. Dégouté, je demande à voir le chef et je lui explique mon histoire de la veille, scandalisé par la non intervention des équipes municipales. Il m'écoute avec attention, prend mes coordonnées et dit qu'il me rappellera pour prendre mon témoignage à la gendarmerie...
Vers onze heures, je veux en savoir plus, je décide de repartir au parc. En approchant du bord du mur, nouveau sentiment d'angoisse...
Je n'oublierais jamais ce que j'ai ressenti quand j'ai passé la tête au bord du parapet surplombant le mur...

Non, je n'oublierai pas le triste ballet des gendarmes, autour du corps de James, totalement dénudé, son sexe traîné dans la boue... Ses affaires éparses... Le parapluie, protection dérisoire, écrasé et déchiqueté à ses cotés...

Les premières constatations se faisaient à ciel ouvert, à même le sol et sans protection pour le regard des passants. J'ai alors crié aux militaires que tout le monde pouvait voir de l'endroit ou j'étais. Le parc est particulièrement passant... Ils m'ont demandé de rester là pour en empêcher l'accès... J'ai accompli avec amertume mon triste travail de cerbère volontaire...

Les gendarmes sont partis après leurs besognes, sans un mots pour moi. 
Depuis j'attends leur appel...
 J'ai lu le lendemain dans le midi libre qu'un SDF était retrouvé décédé, « de mort naturelle », mon sang n'a fait qu'un tour. Une alerte orange « naturelle » ? une non assistance « naturelle » ? C'est ce moquer des gens ou quoi ?
Pourtant la législation est claire : l'obligation est faite à toute personne, d'intervenir afin de porter secours à toute personne en danger et il s'y ajoute d'une obligation d'intervention dans le cadre d'un péril de type « catastrophe naturelle ». Ainsi, dans le Code pénal, l'article 223-6 al 2 dispose qu' « est puni celui qui ayant connaissance d'un péril encouru par un tiers ne lui apporte pas l'assistance appropriée ». Et cette obligation a valeur constitutionnelle lorsque qu'elle concerne l'Etat et ses services décentralisés. 
Ainsi, ne pas ouvrir une instruction serait nier les principes du Droit.
D'où mes interrogations : si j'avais officiellement témoigné sur demande de la gendarmerie, le parquet n'aurait il pas dû ouvrir une enquête ? N'aurait il pas dû tenter de déterminer des responsables ou mettre l'accent sur un défaut dans la chaîne de responsabilité institutionnelle ?
En l'espèce, un homme meurt parce qu'il n'a pas été secouru et la justice n'est pas interpellée ?
Pourquoi n'ai-je pas été encore entendu ? Je me refuse à voir la mémoire de James, Être Humain, citoyen européen, mort en France, souillée par une indifférence coupable.
Les SDF sont ils a ce point dépouillés de tout, qu'ils sont aussi hors du champs du Droit ?
Et au regard de la réaction des services public lors de mon intervention, et en prenant compte l'approche de l'hiver, n'est-on est pas en droit de se poser des question sur le vrai visage de la solidarité Nationale ?
Quoiqu'il en soit, je n'arrive pas à me résigner à laisser cette histoire sans échos... 
Je pense toujours que les faits méritent une instruction plus complète et appelle à une réaction plus importante des autorités concernées, y compris au niveau préfectoral...
C'est pourquoi je vous adresse cette présente, en restant à votre disposition pour éclairer des points qui sembleraient obscurs. 
Dans l'espoir que vous prendrez en compte mon témoignage et que vous ferez bon usage, je vous prie de recevoir mes salutations.
Dans l'attente de votre réponse...
Dumond Cyrille

Uzès, le 08/11/2014

vendredi 14 novembre 2014

Monique : une voix de la rue - 30.534 visionnages

Monique est la représentante du Collectif SDF Alsace.
Vous pensez : encore un témoignage d'une SDF, on connait le discours.....!!
Monique a passé 8 ans dans la rue et en est sortie.
Elle parle avec lucidité, sans concession des conditions de vie des SDF, l'attitude des politiques, les associations, les partenariats noués depuis plusieurs années.
Elle porte un regard réaliste sur la société.
La fin de son intervention ne pourra que vous interpeller

Marie-Anne LOEB

 http://www.associationsvisio.com/n31-france/article-monique-une-voix-de-la-rue.html?id=11769&_ga=1.169658402.222661126.1414485945

mardi 11 novembre 2014

HÉBERGEMENT DE LA MORT

Cet hiver, des places supplémentaires seront ouvertes un peu partout, dont certaines mobilisables en fonction de l’intensité du froid. Le dispositif d’intervention prévoit trois seuils de froid. De -5 à -10ºC quelques places d’hébergement seront disponibles, d'autres s'ajouteront de -10 à -18ºC. QUESTION : Comment survivre à -18° & même avant ? le "plan hivernal" peut être baptisé autrement, il existe toujours & la gestion aux températures est toujours en place
Des solutions existent ...

samedi 8 novembre 2014

et si on concrétisait un habitat qui ne soit pas du bla bla

Extrait de l'article de RUE89 (http://www.rue89strasbourg.com/index.php/2013/11/08/societe/abris-parasites-oeufs-dores-cabanes-tricycles-changer-de-regard-sur-les-sdf/ )

Chiffre officiel : 400. Mais ce serait plutôt 1 500 personnes qui vivraient dans la rue, les squats, les camps ou les hôtels à Strasbourg. Le Collectif SDF Alsace, un groupe informel d’anciens de la rue, se bat pour que la société change de regard sur ces citoyens victimes d’accidents de la vie. Avec l’école d’architecture (Ensas), il travaille à la création de petits logements intermédiaires, un pas vers la sortie de la grande précarité.
Apporter un minimum de confort et de sécurité aux personnes sans domicile fixe, aider à leur réintégration douce vers un cadre de vie plus traditionnel, avec un logement et, si possible, une activité. Voilà pour quoi se bat le Collectif SDF Alsace (voir sa page Facebook), dont le noyau dur est formé d’une dizaine d’anciens de la rue, pour certains issus du mouvement des Enfants de Don Quichotte.

Chaînon manquant entre le 115 et l’HLM
Alors que le Collectif montait un projet de cabanes pour SDF qui pour le moment n’a pas abouti, l’école d’architecture de Strasbourg, l’Ensas, a embarqué Monique Maitte, pilier du Collectif, dans une collaboration inédite avec les étudiants de quatrième année du professeur Markus Hastenteufel. Objectif : proposer aux pouvoirs publics une douzaine d’idées d’abris temporaires ou permanents, chaînons manquants entre les places d’hébergement d’urgence - accessibles par le 115 - et le logement social.

Cette année la 2e table ronde explore toutes les possibilités que le projet Lauréat En'Train peut offrir ... Après un emballement fort de la part des pouvoirs publics, le silence ! rien.
Mais nous ne lâchons pas.
Si l'habitat est essentiel, il ne suffit pas à se poser tranquillement, à bâtir sa place, ...
Nous ferons appel à toutes les bonnes volontés, aux curieux, aux artistes, aux bricoleurs, sociologes, écrivains, ... pour élaborer d'autres méthodes ...

un numéro 06 33 29 06 42

lundi 3 novembre 2014

Invitation à la 2e table ronde ENSAS / SDF Alsace sur l'HABITAT (S)DF

(c)ensas/SDF
Adresse : 6-8 boulevard du Président Wilson, 67068 Strasbourg
 
sdf . table ronde 2.0 

Voici la 2éme rencontre autour de l'habitat des sans-abri organisée à l'école d'architecture le 18 novembre de 14 à 18 heures. 

Ce qui est vraiment innovant ? 
C'est la grande implication de personnes sans logement ! Le partenariat avec l'école d'architecture et le Collectif Sdf Alsace qui fonctionne bien depuis trois ans... 

L'habitat c'est une chose, mais il y a tout le reste. 
Nous pouvons le partager, le penser, l'agir ensemble ... Venez. Inscrivez-vous sur l'évènement créé à cet effet sur FB ( https://www.facebook.com/events/333335500185819/ ) ou par mail pour confirmer ; histoire d'avoir une salle convenable à l'école d'architecture qui accueille notre table ronde.
Nous vous invitons à la présentation du projet lauréat retenu l'an dernier, à on évolution et ses déclinaisons par les élèves de 4e année.
En espérant votre participation active, des échanges...
Contacts : Monique Maitte 06 33 29 06 42
 maitte.monike@gmail.com

"parce que l'habitat c'est bien ... mais il y a tout le reste ... et toutes les volontés, idées, rêves, ... sont les bienvenus. Nous pouvons le partager, le penser, l'agir ensemble ... " 

Un acharnement sur des SDF … étrange

Tout a commencé, il y a quelques mois,  par deux phrases du Collectif SDF Alsace sur son groupe FaceBook que nous avons fermé depuis car ça devenait trop violent : "des gens de Sélestat viennent sous les ponts, nous filent à manger et parlent de tous ces étrangers qui sont plus aidés que nous (les sdf français). On parlait aussi d'une soupe vers la gare ou là on nous dit que si on veut on peut dormir dans un endroit... un lieu de prières" ... 
L'objectif était de dénoncer des soupes "sauvages" aux intentions troubles. L'enquête a été enterrée. Nous avons prévenus la pqr, les services de la ville ; rien.
Arrive sur nous, plusieurs personnes "des gens influents" comme on dit, dont un élu municipal (élu de tous?), que nous ne connaissions pas.
Un déchainement de haine, d'attaques, de critiques... On a fini par comprendre, ce n'était pas évident, qu'ils venaient "défendre" une nana qui distribue de la soupe aux SDF... Notre étonnement était immense, car nous allions à cette soupe et qu'à aucun moment on ne parlait d'elle.
On le dit, on le répète, on se justifie comme des cons ... On n'a compris que plus tard que ces gens voulaient nous détester, que leur volonté étaient de casser le Collectif SDF. On l'a invité à notre première table ronde sur l'habitat, elle a choisit de ne pas venir.
Nourrir des SDF d'une main et en détruire d'autres de l'autre, on ne comprenait pas.
Depuis les soupes sauvages ont disparues. Une autre est apparue avec les mêmes personnes derrière et une superbe organisation.

Mais nous continuons à nous interroger : 
Ne peut-on pas poser de questions alors qu'elles concernent nos vies ?
Est-il interdit de parler en notre nom, sans filtre, sans intermédiaire ?
Qui sont ces gens qui, dès lors que des SDF s'expriment nous tombent dessus avec des jugements, des sentences assassinent ?
Si je comprends bien, pour eux, le "bon sdf" est celui qui est bien gentil dans son coin et satisfait ?
Le bon SDF est celui qui tend la main, prend les dons de ces gens si bien et la ferme, sauf à dire qu'ils sont bien gentils de nous aider ?
Ce n'est pas nous.
Le plus étrange est qu'à y regarder de près nous avons depuis des années, mis en action leurs discours.
Nous sommes dignes ;
nous sommes bricoleurs, très travailleurs (des biffins) ;
nous sommes partageurs ;
nous pratiquons la solidarité et la fraternité avec tous nos frères et soeurs de la galère ;
nous savons nous exprimer correctement (sans gueuler ou éructer) ;
nous sommes propres (ha ha) ;
nous sommes assez autonomes ;
nous avons des idées, des projets ;
... ;
Bref, nous sommes des citoyens dont le seul tort est d'être pauvre ; des sans logement !.

Des gens influents s'acharnent pourtant sur nous, sur des SDF, ils mettent leur influence a faire foirer tout ce que nous entreprenons, alors que ça concerne le plus grand nombre. Finalement, c'est à l'image de la société.
Eux sont les "bons" et peuvent tout se permettre, les pires insultes, les pires calomnies que d'autres viendront "liker" sur FaceBook. 
Et, quoi que nous fassions, nous ne sommes que des bons à rien et nous devons rester dans cette condition, car si tous les pauvres sortaient de leur misère, que deviendraient-ils eux ?
Et comme il n'y a personne pour les arrêter …

dimanche 2 novembre 2014

Morts de la rue, la bêtise nous poursuit

Commémoration hier à Strasbourg des Morts de la rue
En arrivant à l'église hier, j'ai compris immédiatement, que dès que l'on fait quelque chose, dès qu'on lance une nouvelle action en direction de la population la plus fragile, il y a des détracteurs qui pointent leur "conviction", leur "savoir critiquer". Mais jamais de solution.

N'aurions pas le droit, le souhait, le coeur pour dire adieux à nos camarades Morts de la rue ?. Nos pleurs n'auraient pas de valeur ?. De quel droit nous dépouiller de toute humanité, de tout sentiment ?.
N'y a t-il jamais moyen d'en discuter si pour certains le désir profond de faire son deuil ne leur semble pas, "pour nous" évident ?.
Ils vont liker, plein de compassion la perte d'un inconnu, du frère de, d'un acteur, ou je ne sais quoi ... Mais notre cérémonie leur semble déplacée, scandaleuse, inutile, ...
Il y a sans cesse des empêcheurs de tourner en rond, des professionnels de la contestation, des "je sais tout", des "je vous assure" qui ne sont que des empêcheurs de tourner en rond, des empêcheurs de travailler dans le même sens, d'unir nos accords et nos désaccords.
Nos camarades n'étaient pas des "gens influents", de ceux qui ont leur attention, leur compassion, leur soutien, ... 
Mais tous ceux qui étaient là hier avec nous étaient sincères. Ce moment a été fraternel, nous sommes reconnaissants ...

Un moment qui nous a donné l'occasion de remercier de rendre hommage aux travailleurs sociaux, à Abribus, à Médecins du monde, à d'autres ... 

---- Bel article DNA ---

Retour sur la cérémonie en mémoire des morts de la rue : « Il nous a paru évident de faire en sorte que cet hommage puisse être rendu le même jour, et dans les mêmes conditions que celui que nous rendons traditionnellement aux personnalités qui ont marqué notre ville de leur empreinte, a déclaré Eric Schultz. Nous affirmons qu’il ne saurait y avoir pour la Ville de Strasbourg des Strasbourgeois invisibles et que nous avons toutes et tous une responsabilité essentielle dans la reconnaissance de la réalité de la rue et de ce qu’elle inflige aux corps et aux esprits des plus fragiles de nos concitoyens ». (...) Pour Monique Maitte, très émue, s’occuper des décès, c’est aussi s’occuper des vivants : « En disant au revoir aux camarades de la rue, c’est bien aux survivants que nous pensons, dit-elle. Nous sommes des habitants de la ville à part entière, nous sommes des citoyens »". http://www.dna.fr/edition-de…/…/vivre-et-mourir-dans-la-rue… Fraternité et humanité, tout simplement...

samedi 1 novembre 2014

Commémoration officielle des Morts de la Rue Strasbourg






Retour sur la cérémonie en mémoire des morts de la rue : « Il nous a paru évident de faire en sorte que cet hommage puisse être rendu le même jour, et dans les mêmes conditions que celui que nous rendons traditionnellement aux personnalités qui ont marqué notre ville de leur empreinte, a déclaré Eric Schultz. Nous affirmons qu’il ne saurait y avoir pour la Ville de Strasbourg des Strasbourgeois invisibles et que nous avons toutes et tous une responsabilité essentielle dans la reconnaissance de la réalité de la rue et de ce qu’elle inflige aux corps et aux esprits des plus fragiles de nos concitoyens ». (...) Pour Monique Maitte, très émue, s’occuper des décès, c’est aussi s’occuper des vivants : « En disant au revoir aux camarades de la rue, c’est bien aux survivants que nous pensons, dit-elle. Nous sommes des habitants de la ville à part entière, nous sommes des citoyens »".http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg/2014/11/02/vivre-et-mourir-dans-la-rue#jimage=5CAAF256-0E65-4A03-BE71-4DD219F7B5D5 Fraternité et humanité, tout simplement...

Eric Schultz http://www.ericschultz.fr/strasbourg-1er-novembre-2014.../