mercredi 31 décembre 2014

Un mort de plus au petit déj

"Strasbourg les pompiers ont découvert un corps dans un entrepôt désaffecté du Port du Rhin cette nuit vers 23h35. Une enquête est en cours."

Voilà de quoi commencer la journée ...

La vague de froid a frappé fort cet hiver, et amène son lot de morts avec 5-6 décès depuis le début de semaine.
Strasbourg n'est pas épargnée ; a ajouter, un encart dans la DNA de lundi informant d'un décès sans doute suite à une hypothermie, d'un homme de la cinquantaine qui était installé sous un pont près de la rue Kablé.
La description pouvant correspondre à Jean Luc K. mais l'identité de ces deux dernières victimes est encore à confirmer à l'heure où je vous écris. 
Juste de quoi être inquiet et de chercher qui, de courir partout en posant des questions. 
Mais avec ce froid tout le monde se planque. Il faut attendre. 

Les médias semblent relayer les décès et font leurs traditionnel sujet entre indignation et moyens mis en place par l'état pour le plan hivernal.
Localement FR3 alsace a fait un reportage au CAHM, et les DNA un article sur "action froid"
article plutôt sympa pour eux d'ailleurs (action de bénévolat, sans financement hors dons, ouverte à toute les confessions et bonne volonté,...). Bref, toutes les polémiques à leur sujet sont miraculeusement balayées. On a cherché à savoir si d'autres personnes ou associations ont été contacté, en vain. 

En espérant que l'hécatombe en cours s'arrête là,
et qu'au moins leurs morts aura permis d'ouvrir les yeux..!

Sur ce bonne dernière journée de l'année tout de même !

lundi 29 décembre 2014

Sans-abri de Strasbourg : L'histoire d'un abandon

On a beaucoup trop attendu pour ouvrir des places en urgence, l'hiver est là et chaque année l'histoire se répète… L'histoire d'un abandon.
Chaque hiver on découvre que la neige et le froid s'installent et que des centaines de personnes sont sans toit à Strasbourg et qu'aucune solution ne sera proposée à la majorité.

Chaque année on découvre que le 115 donne principalement des réponses négatives.
Chaque année on nous dit que le 115 est saturé et que nous manquons de places…
Les années passent et la situation se dégrade.

Le grand froid est là et contrairement à d'autres villes, d'autres régions, Strasbourg reste à minima.

Près de 200 places supplémentaires ouvertes en tout et déjà occupées. Des places supplémentaires ouvertes à Lyautey, au compte goutte, plus 10 ou plus 5 si le besoin se présente, alors que le besoin est là !!!. 

Un besoin que l'on va ignorer car, le plus extraordinaire est que l'on va se baser sur les remontées de chiffres d'un SIAO défaillant, uniquement "géré" par des responsables d'hébergement, et d'un 115 que tous n'appellent pas. Toutes les personnes sans-abri ne possèdent pas de téléphone et les cabines téléphoniques se font rares. De plus, le fait de devoir rappeler parfois à des heures tardives fait que certains vont se trouver un coin et ne plus bouger. Face aux difficultés beaucoup abandonnent, eux aussi.
Tous les chiffres se télescopent et ne donnent aucune image juste de la réalité. Donc dans une grande ville comme la notre 45 places ouvertes ... et au moins encore 300 personnes sans solution. Mais si tu n'es pas comptabilisé, si ton nom n'est pas sur une liste, tu n'existes pas !. Aucune marge de manoeuvre, aucune anticipation.
Les associations qui vont sur le terrain sont unanimes, il faut plus de places et vite, en urgence quoi.

Des appartements sont mis à la disposition des familles, quelques places sont encore libres. Mais pour les isolés, comme ils disent, seule la partie visible, ceux qui vont se manifester seront traités ou maltraités... 
De plus, nous avons peu de maraudes dignes de ce nom, deux en tout et pour tous : Médecin du Monde et les équipes mobiles de la ville. Pour une ville comme la notre c'est minable. Dans de telles conditions, à devoir dire non, non, non ; ils font un boulot admirable. Merci à eux.

A Strasbourg tout semble reposer sur les seuls services de l'état.
La ville semble s'être désengagée et ronronne dans un bien-être affligeant. Le service concerné n'hésite pas à répondre lorsqu'on lui pose la question " la gestion de l'hiver, c'est à l'état de faire", rejetant la responsabilité sur l'autre !!!
Pire, les services de la Ville refuse, nie la réalité "il n'y a plus de gestion aux températures, on ne dit plus "plan-hivernal" ! Alors que les consignes sont : "Le plan Grand Froid est déclenché au niveau départemental par les préfectures lorsque la température ressentie se situe entre -5 et -10 degrés la nuit et tombe en dessous de zéro le jour."


La préfecture peut-elle faire tout, toute seule ? Ne peut-on imaginer face à une catastrophe humaine que tout le monde va s'associer ? qu'ils vont mutualiser leurs moyens ?.
Bien sûr, elle pourrait réquisitionner des immeubles, mais ensuite, il faut bien que tous se mobilisent pour en faire quelque chose.
Depuis des mois nous tirons la sonnette d'alarme en vain.

A Strasbourg même les nuitées d'hôtels sont pleines depuis longtemps, donc là encore, les capacités sont au maximum, plus de mille nuitées !!!

La situation se dégrade et les 2 enquêtes insee réalisées le démontrent : 

• Ils étaient 111.700 en 2012 dans les moyennes et grandes agglomérations, dont 31.000 enfants selon une étude de l'INSEE. Depuis 2001, le nombre de sans-abri a augmenté de 44%.
beaucoup de jeunes de moins de 25 ans
beaucoup de femmes seules avec enfants

de plus en plus de travailleurs pauvres
plus de la moitié sont des familles
en 10 ans le nombre d'enfants à la rue a fortement augmenté

comme si on trouvait cela normal 

nous avons tous les outils pour que la situation s'améliore mais personne pour les maîtriser
à strasbourg tout va bien, d'ailleurs aucune voix ne s'élève pour dire le contraire ! 

nous remercions la poignée d'adjoints qui tentent de faire bouger les lignes ... 

Strasbourg est dans la brume

si les bureaux sont remplis de gens qui n'ont aucune conscience que de leur travail dépendent des vies, ben on est pas rendus
gestion aux températures, gestion au jour le jour, aucune vision globale et pas d'anticipation
des personnes de plus en plus nombreuses qui baissent les bras, ne font plus le 115, des travailleurs sociaux qui pour certains font ce qu'ils peuvent avec de moins en moins de moyens d'agir concrètement
des chiffres à la pelle qui ne veulent rien dire, qui ne riment à rien

dimanche 28 décembre 2014

FROID à STRASBOURG : Appel au maire et etc

Monsieur le maire,
Monsieur le député,
Mesdames et Messieurs,

Bonjour à tous,

Que se passe t-il à Strasbourg pour la prise en charge par ces températures insupportables des personnes sans logement ?.
Jusque là, une "mise à l'abri" était faite qui permettait de protéger les plus fragiles d'entre nous, les familles puis, les autres. Cet hiver semble oublié, nous avons jusque dans nos chairs l'impression d'un oubli ; ce qui nous oblige à vous interpeller.
Le SIAO est défaillant, les associations ne jouent pas le jeu, si dans un tel contexte vos services nous abandonnent nous craignons le pire.

Est il possible d'avoir un point sur cette situation, de connaître vos intentions ? Qu'est ce que vos services ont prévus ?. 

Nous sommes, comme toujours, disposés à participer à toutes réflexions et actions sur ce sujet.

Merci de nous répondre le plus rapidement possible.

Cordialement.

SDF Alsace

Pierrick L'Ange

lundi 22 décembre 2014

Urgent : ayons la fibre solidaire !

Aujourd’hui en France, 8,7 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté – avec moins de 977 euros par mois (60% du salaire médian). La crise économique et financière, a violemment aggravé la situation de nombreuses personnes et familles.
 

En Alsace, de nombreuses associations viennent toute l'année en aide aux sans- abris et constatent l’augmentation du nombre de personnes à la rue. A Strasbourg, elles estiment qu’environ 500 personnes vivent sans hébergement. Les associations signataires font face dans leurs activités quotidiennes, à cette aggravation de la situation et aux températures qui baissent.

Nous faisons appel à votre générosité, pour nous aider à continuer nos actions de distribution de fournitures, aux plus démunis. Les associations signataires de cet appel aux dons se sont organisées, coordonnées, afin d’apporter une réponse structurée à ces besoins croissants. L’année dernière, 650 couvertures ont ainsi été collectées, pour être données aux sans-abris et aux personnes précaires. La totalité de ces couvertures ayant été distribuées et les températures chutant, nous avons plus que jamais besoin de votre solidarité !
Aidez-nous à récupérer des couvertures, des sacs de couchage, des tentes, des réchauds, des thermos qui nous manquent dans nos démarches auprès des sans-abris.
 

Vous pouvez dès à présent déposer vos dons auprès de la « Maison Mimir », 18 Rue Prechter à Strasbourg (03 88 13 65 27).
«EBS Le Relais EST» (entreprise Alsacienne d’insertion de personnes en situation d’exclusion) s’associe également à cette opération. Vous pouvez déposer vos dons dans l’ensemble de ses bornes de collecte, ou les déposer directement à leur boutique LE LEOPARD (8 rue des veaux)
«EBS Le Relais EST» se chargera d’approvisionner régulièrement les associations partenaires avec vos dons.

Collectif SDF Alsace - Neudorf
 

Merci pour votre solidarité !
 

Contacts :
contact@association-abribus.fr http://www.association-abribus.fr : Abribus est une association qui distribue des repas aux plus démunis à Strasbourg depuis bientôt 20ans.06 63 60 07 81
EBS le Relais Est
http://www.lerelais.org/
03 89 32 92 10 Emmaus Strasbourg
http://emmaus-strasbourg.fr/
Maison Mimir
http://maison-mimir.com
Collectif SDF Alsace - 06 33 29 06 42
collectifsdfalsace@gmail.com
MDM 03 88 14 01 01
Communiqué de presse - 18/12/2014

vendredi 19 décembre 2014

Bravo LATCHO ROM

Ce collectif d'associations avec à sa tête le très charismatique directeur de Arpomt a décidé soudain de faire une fête de noel sur un campement roms...
Que ce collectif absent des campements ait choisit d'aller la veille sur le même lieu ou ChangerDr organise une fête depuis un mois, n'est que pur hasard...
Que encore une fois, des problèmes d'égos et d'ambitions  prennent des gens en otage sur un sujet essentiel ...
Que personnes ne semblent vouloir que cessent ces conneries ...
etc etc

jeudi 18 décembre 2014

Bernard Maris, France Inter et les chômeurs

Bernard Maris chroniqueur à France Inter, qui se dit économiste et écrivain, lâche ce matin sur les ondes, tranquille son avis de spécialiste sur le chômage  "La solution pour faire baisser le chômage ? Basculer les chômeurs en travailleurs pauvres" ... voilà, c'est dit 
Éteignez votre radio 

un gentil couple de vieux

Tranquille à la gare parce qu'il m'est devenu impossible de supporter le froid. En plus il pleut, la manche sera mauvaise. Inutile de s'infliger ça.
Je vais du côté du marchand de café, il lui arrive de filer des viennoiseries.
A une table un couple de vieux, l'air aimable...
Un flot d'insultes immédiat fuse de la bouche du type. Je n'ai rien vu venir, rien senti chez ce gars.
Saloperie, bon à rien, va crever, ... Et lorsque je me suis dirigé vers lui sans autre intention que de discuter "fait attention sale merde, tu ne sais pas qui je suis" ... ça m'a stoppé net. Une baffe et je l'envoie au tapis, mais je suis pacifiste.
Alors je l'ai regardé droit dans les yeux, sans bouger, longtemps, jusqu'à ce qu'il cède et parte avec sa femme une petite vieille affolée.

la Croix Rouge en goguette

Bon, les copains n'arrêtaient pas de dire que la maraude de la Croix Rouge qui a reprit pour quelques mois d'hiver était invisible. On l'avait surnommée Casper. En fait, il vaut mieux en rire, mais la Croix Rouge ne fera maraude qu'un seul jour par semaine ... On a oublié lequel, on s'en fiche ça ne change rien pour nous. Maraude incertaine, vite fait, café tiède quand tu veux dormir... Pas de quoi bouger de son coin tranquille.

A Strasbourg, l'action sociale ne répond pas

Bref, on s'offre la séquence souvenir ... Le 115 ne répond pas, le 115 est débordé ; ras-le-bol d'entendre ça.
Cette année il y a des droits de retrait ; bravo mais nous attendons la contagion à toutes les villes.

En décembre 2011, le collectif et sa porte parole Monique Maitte mettait le nez dans le fonctionnement du SIAO, le fameux super 115. En s'invitant à leur AG...
Article du 3/12/11
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/strasbourg-laboratoire-de-l-105073

Il a été facile de pointer la première ineptie de ce truc qui ne comporte comme membres que des directeurs d'associations d'hébergement qui sont libres de faire de qu'ils veulent.
Dans ces réunions, nombreuses ou elles viennent à longueur d'année, seules à être écoutées, refusant la présence de leurs salariés, travailleurs sociaux et bien sûr celle des personnes concernées. Dans ces moments là, elles vont s'exprimer d'une même voix.
Bien que, un article paru dans les DNA la veille avait offert au sous-préfet de l'époque l'occasion de faire un caca nerveux. Cet article ne disait que des vérités, presque gentillettes, au vue de la situation catastrophique. Le mec qui avait osé parler, présent, s'est fait balayé "article déjà périmé" ; ces mots venaient de la responsable EELV du service de l'action sociale de la Ville. Scandaleuse inertie.
Les protestations ne porteront que sur le manque de moyens. Sempiternelle ritournelle. Déjà à l'époque le "tri" était officialisé, ils parlaient de sans-abri de droit commun et de sans-abri de droit d'asile. Déjà on "favorisait" les familles au détriment des personnes isolées qui pouvaient attendre. Une gestion de la misère clairement assumée par tous.
Ils évoquaient le manque de places, le manque de moyens chacun à leur tour ; leur grande préoccupation de toujours. Pas un mot sur l'ignominie du plan hivernal, rien sur la gestion aux températures. Pas un mot sur la marchandisation du travail social, sur la place faite à la Fondation Auteuil au sein de l'Estes.
La ville de Strasbourg représentée par Marie-Dominique Dreyssé n'avait rien à dire et n'en a tiré aucun enseignement.

Rien n'a été fait sinon que le SIAO ne fonctionne toujours pas, ou plutôt a mit en place sa méthode de travail pour que chaque association bénéficie de quelques places. Le fonctionnement ressemble à un jeu de loterie. On choisit pour les rares places libres au hasard, au numéro en fait, la personne qui pourra souffler quelques jours.
Dans d'autres villes, les structures ne choisissent pas elles-mêmes les personnes qui vont bénéficier d'une place libre. Pourquoi pas à Strasbourg, ça éviterait tous ces abus de pouvoir ?.

Le collectif SDF Alsace, détesté, décrié, avait permis que l'idée de la mise à disposition des logements voués à la démolition entre dans ce dispositif hivernal. Une rencontre avec Philippe Bies, adjoint au logement à l'époque, aujourd'hui député, avait suffit. Une seule. Il a fait ça tranquillement, en négociant avec un autre sous-préfet, aussi extraordinaire que lui. Monsieur Boisson, on ne l'oublie pas.
Croyez-vous qu'être porteur d'idée à calmer le jeu ?. Non, ces gens là sont ce qu'ils sont, des gestionnaires en place depuis trop longtemps. Et, en muselant les travailleurs sociaux, ils font taire la créativité, l'ingéniosité, ils font taire la vie. C'est grave lorsqu'on se targue de travailler sur de l'humain. 

Ou sont-ils les travailleurs sociaux ? Pourquoi ne rejoignent-ils pas la gnogne de toulouse, de l'isère, de lyon ?. On peut comprendre que ceux qui sont à leur poste de puis 20 ou 30 ans attendent tranquillement la retraite. Ils la passeront avec ceux qui furent leur maître.
Les autres ? En ont-ils rien à foutre ce qui nous arrive ?.

Mais le plus choquant est sans-doute l'ambiance délétère qui règne entre ces dirigeants. Nous refusons de l'accepter, nous ne trouvons pas cela "normal". Non, il n'est pas normal d'entendre circuler mille critiques dans les couloirs à visages cachés. Il n'est pas normal d'apprendre ou de constater que des saloperies sont couvertes, doivent rester secrètes parce qu'ils sont incapables de parler des humains dans leurs diversités. Il n'est pas normal de voir ses gens se congratuler en public, se réjouir de leurs réussites alors qu'il y a tant de choses à améliorer.
Il n'est pas normal que sans ce secteur "humanitaire et social" l'hypocrisie règne derrière une vitrine qui commence à se craqueler.

De plus en plus de petites associations travaillent ensemble, se soutiennent, dans la discrétion. Loin de ses machines à gaz que sont devenues les grandes, leur objectif est simple ; nous voulons que ça fonctionne, nous voulons répondre à des demandes urgentes et immédiates.

C'est le 2e mandat de la municipalité et rien de pérenne, rien de stable n'a été réalisé, en dehors de quelques aménagements, un petit chantier de 12 places par ci, un ajout de Plai par là. C'est bien, mais on reste loin du compte. La modestie nous oblige à ne pas fanfaronner béatement et à répéter que Strasbourg doit faire face à une catastrophe humanitaire et sociale qui est là.

Entre temps la "question des Roms" est arrivée avec son lot de bêtises, de vacuité, de mensonges, d'ambitions, ... et un pactole de 800.000 euros !

Nous avons des projets d'habitat. Ils attirent des convoitises, mais pour en faire quoi? Un énième hébergement avec accompagnement et toutes les dérives qui vont avec ?. Les personnes sans-abri ont mille visages, mille préoccupations. Travailler sur l'humain c'est aussi cesser de nous mettre tous dans ce même sac fourre tout "SDF". Travailler sur l'humain c'est avoir des convictions, c'est un engagements et il suffit de revenir aux fondamentaux…

Le ménage doit être fait dans ces services, des changements doivent être imposés. MAINTENANT.

samedi 13 décembre 2014

le stagiaire de rue89, le buzz, le textile et les sans-abri

Certains articles apparaissent longtemps après la bataille et donnent cette impression de vouloir récupérer le truc qui marche, suivre le bon filon, se faire mousser au passage.
Un article DNA sur la filière textile en début d'année passe presque inaperçue ; le "public ne réagit pas. Dommage car il anticipait largement sur une situation qui s'aggrave.

En fin d'année 2013 nous étions montés au créneau pour dénoncer des tracts de collectes de textile distribués partout dans Strasbourg.
Après quelques vérifications il s'est avéré qu'il s'agissait d'entreprises étrangères qui avaient acheté la possibilité de mettre un nom "social" sur leurs tracts ; le fameux "but humanitaire et social" dont tous se vantent avec les résultats que nous voyons. Proches du zéro pour les personnes concernées.

Et puis, dernièrement, nous constatons sur Strasbourg une pénurie de couvertures, au moment même ou l'hiver nous tombe dessus.
Et puis il y a cette émission "de l'or dans vos armoires" et le brouhaha qu'elle a entrainé, sans effet sur ce business "social et humanitaire" et les magouilles d'entreprises louchent derrière.
Bref, une convergence d'informations qui méritaient que l'on se pose la question : et ici, au local, d'ou vient cette pénurie ?.

Car, faut-il vous le rappeler, nous partons toujours du problème, des difficultés que subissent les sans-abri qui sont les lésés de ces buts humanitaires etc.
On fait une enquête et on écrit notre article le mardi 25 novembre 2014

Enquête est un bien grand mot, puisqu'il nous a suffit de poser des questions simples aux personnes directement intéressées par le sujet : collecteur, travailleurs sociaux, hébergements, sans-abri, ...
Apparemment le stagiaire de Rue89 n'a pas eu besoin de contacter ces personnes ou s'est contenter de reprendre le filon en suivant son idée ; l'article vite fait.

Il semble que pour Rue89 Strasbourg un article écrit est écrit, on ne revient pas dessus. La possibilité de laisser des commentaires et donc de rendre visite et de nourrir le compteur suffisent. 

On est de grands naïfs. 
Il nous semble toujours que jouer avec la vie des gens, va forcément passer avant tout. 
Car cet article vient mettre un voile noir sur notre combat contre cette pénurie de couvertures criminelle. 

Article à charge contre la seule structure qui joue encore le jeu pendant que les autres se goinfrent de quelques euros ! 
Cet article nauséabond ne dit pas un mot sur les liens qui unissent Le Relais à différentes associations : Abribus, Médecins du Monde, Casas, la Maison Mimir et le Collectif SDF depuis peu. 
Et cette solidarité qui est aussi la philosophie du Relais se retrouve dans la distribution de plus de 600 couvertures à Strasbourg en 2014. N'est ce pas amusant de penser que Le Relais donne des couvertures à des associations qui les vendent au poids, oublieuses des "usagés" ?.

Et bien sûr, pas un mot sur la concurrence déloyale de ces entreprises étrangères qui se fichent ouvertement des "précaires" et de nos élus qui ne bougent toujours pas. Elles posent donc, jusque dans nos quartiers historiques des bornes de collecte non autorisées. Pourquoi se géner, Strasbourg se laisse envahir de tous les côtés

Le profit est leur unique objectif. Un profit immédiat par la revente à l’export des vêtements collectés grâce aux dons des particuliers et ce avec l'aide d'associations qui ont oublié les fondamentaux de leur mission. 

Nous, on peut donc se geler, être là dans un coin, transis de froid. Le stagiaire est content... Il va faire quoi ce mec le jour ou il recevra sa carte de presse ?.

jeudi 11 décembre 2014

Collecte de denrées alimentaires pour les SANS ABRI de Strasbourg

Nous organisons cette année, une collecte de denrées alimentaires.
La situation à Strasbourg est mauvaise pour nous tous.

Nous récoltons et avons plus que jamais, besoin d’aliments pour les petits déjeuners, comme chocolat, café, miel, lait, etc… et de produits cuisinés ; plats et conserves (nous acceptons tout).
Ainsi que des produits d’hygiène corporelle, comme des savons, shampoing, …

Et nous réitérons un appel pour des couvertures ou sacs de couchage.

Contacts : collectifsdfalsace@gmail.com 

vendredi 5 décembre 2014

Le scandale de la mise à l'abri des sans-abri

SCANDALEUX : des gymnases, des chambres d'hôtel, des salles de mairies transformées en accueil de nuit, ... une multitude de "solutions" indignes, inefficaces et onéreuses ; tous ces gens retourneront à la rue dans cinq mois après avoir seulement passé quelques nuits au chaud.

Pour que la pilule passe on donne des mots à manger aux bonnes âmes : renforcement, dispositif, coordination et mobilisation.
Mais ce n'est que du vent !

Les mots sont déplacés mais ne changent pas, les gens ne changent pas, ni les dispositifs, ni les méthodes. Le système est foutu, à bout de souffle et nos politiciens soufflent sur les braises en fermant les yeux sur le nombre de morts de la rue, sur les enfants, ...

Ce système de gestion des sans-abri que les associations "en colère" assument est un cercle vicieux dans lequel on nous enferme.
 Personne ne peut venir de lui-même, il faut obligatoirement passer par une de ces associations gestionnaires.
Les sites ouvrent entre 18 et 19  heures, et les sans-abri y restent jusqu'au lendemain 8 ou 9 heures, où ils sont remis à la rue après un petit-déjeuner dans le meilleur des cas.

Les temps d'hébergement sont de 1 jour ou 3 jours. Parfois trois semaines. Ensuite, il faut retourner vers la structure qui l'a orienté pour être réinscrit. Et attendre une hypothétique place.

L'Etat dépense environ 1,3 milliard d'euros, dont 170 millions pour payer des chambres d'hôtel ou on ne peut cuisiner, ou les enfants dorment avec les parents, ou on ne tient pas compte des lieux de scolarité ou d'emploi.

Des millions gaspillés, qui partent dans des poches sans fond.
Cette inutile non-politique, ce manque évident de volonté fait que ce budget est en constante augmentation. Une hausse qui reflète l'explosion de la précarité.
Le nombre de sans-abri a augmenté de 44% en 11 ans en France. Le nombre des décès augmentent lui aussi...

Les logements aidés manquent, les loyers sont trop élevés, les marchands de sommeil sont là et la justice absente, les créations d'associations  explosent, ...
Nous sommes évacués des villes, des ponts, les dispositifs anti sans-abri explosent, les squats évacués, la justice qui nous enferment pour délit de pauvreté,  de plus en plus d'arrêtés sont pris par des maires pour préserver le business ...
Tous des criminels, tous sont responsables !

Non ce n'est pas un problème de moyens, c'est un problème purement politique... S'occuper des "pauvres" n'est pas vendeur aujourd'hui et puis nous sommes plus gouvernés par des techniciens que par des hommes, alors....

mercredi 3 décembre 2014

Pénurie de couvertures, de sacs de couchage ; suite

La suite = aucune réaction à nos interpellations.
Lire notre article : http://sdf-alsace.blogspot.fr/2014/11/bataille-du-textile-penurie-de.html

L’hiver arrive et déjà les stocks s’épuisent. Il faut des couvertures, des sacs de couchage, mais aussi des vestes chaudes, des bonnets et des gants.
Deux solutions, vous nous contactez et nous organisons une rencontre, mais vous pouvez déposer dans une borne Le Relais ! et uniquement celle là car la seule a respecter les règles ... Les dons seront triés et serviront à réchauffer les plus démunis.

samedi 29 novembre 2014

Grains de sable - Collectif des Morts de la Rue Alsace est né !

Voilà, c'est fait, nous avons notre antenne des Morts de la rue...
Nous en sommes extrêmement heureux.

Des Hommages
Bien sûr, nous pourrons dire adieux aux amis disparus et soutenir leurs proches en deuil, mais ça concerne aussi les vivants...

Des constats
Rechercher à dénombrer au plus juste les personnes décédées à la rue, avec comme objectif une meilleure connaissance de cette réalité et tenter de la prévenir en alertant.

Et plein d'autres actions à mettre en place en grandissant.

jeudi 27 novembre 2014

A Colmar l'abandon des personnes précaires est officiel

Chiffre officiel du nombre de sans-abri à Colmar, 30 ... officiel donc indiqué par les associations ... à multiplier par quatre, soit environ 120 ... 
Avec ces méthodes de tripatouillage de la réalité, ne sommes-nous pas dans la non assistance de personnes en danger ? ou plus clairement une mise en danger par un abandon assumé ?
Il ne faut pas froisser le maire et ses adjoints ni les administrés (on n'ose dire citoyens terme galvaudé), il faut taire, cacher ce qui n'est pas "entendable" par les notables.
Après tout on ne parle même pas d'hommes, mais de bons à rien, d'inutiles !
A quoi sommes-nous inutiles pour ces gens là ? inutiles à leur enrichissement direct, inutiles à leur élection, …

Action Sans Abri - ASA
https://www.facebook.com/actions.sans.abri?fref=nf
http://www.actions-sans-abri.org/contact_urgence.htm


mardi 25 novembre 2014

Bataille du textile, pénurie de couvertures : la CUS est-elle en sommeil ? ENQUÊTE

Il y a plusieurs mois de cela nous étions intrigués par des tracts distribués dans toutes les boîtes aux lettres de Strasbourg "récolte de textile à but humanitaire" ...
Lecture d'un article DNA sur la bataille du textile ... et, une évidente pénurie de couvertures en ce moment ...

Voici un résumé de la situation :
4 opérateurs se partagent la collecte en Alsace : colthab (restos du coeur, croix rouge), KFB (Horizon Amitié/Solibat), AEAL, Le Relais.

La ville de Strasbourg et la CUS ne voulaient pas entendre parler de la collecte textile et n'ont accordé aucune autorisation d'occupation de la voie publique jusqu'à aujourd'hui. Dans le même temps, aucun contrôle n'a empêché les poses de bornes sauvages.
Depuis 2012, la question a été soulevée et, c'est l'attente ...

Fin 2013, colthab (restos du coeur, croix rouge), KFB (Horizon Amitié/Solibat) et AEAL, ont profité du flottement à l'approche des élections municipales, pour poser plus d'une centaine de bornes sauvages.
En contactant les mairies de quartier, nous apprenons que les 3 opérateurs avaient simplement décidé de faire une OPA sur la ville.

Début 2014, Le Relais se rapproche d'Emmaüs, ensemble ils tirent la sonnette d'alarme via la presse (DNA).
Une conférence de presse a eu lieu en mars, pendant laquelle le maire a demandé à tous les collecteurs de stopper les poses sauvages. Une semaine après, solibat posait une borne quai des Bateliers en plein centre historique ...

Depuis les élections, plus rien ne bouge à Strasbourg
Certaines communes de la CUS d'après nos informations, auraient signé directement avec l'opérateur de leur choix, mais c'est tout.

Qui sera présent à strasbourg en 2015 si enfin un contrôle de ces récupérateurs est fait ?  
solibat et l'aeal qui bénéficient d'adresses et de la caution sociale monnayées par des associations "caritatives" ? Mais, pas Le Relais ?
• Autres exemples de problèmes pour nous essentiel (déjà dénoncé) : l'aeal est une organisation dont le pays d'origine et le fonctionnement méritent que l'on s'y intéressent, qui ne fait pas d'action sociale et solibat ne pense pas aux bénéficiaires de horizon amitié (couvertures, vêtures d'urgence, ...) puisque n'a même pas négocié un stock a récupérer, ...
• Résultats ? Pénurie de couvertures pour les sans-abri et jusque dans les structures qui ont cédé les stocks récupérés en leur nom.  

Donc, vous l'avez compris, seul Le Relais fourni en couvertures et vêtements à l'heure actuelle nos deux départements !!!
Et si la CUS favorise les associations de son secteur, il sera demandé logiquement à Le Relais, de retirer les bornes des zones qui leur sont attribuées puisque basé à Mulhouse. Dans ce contexte là, il leur sera très difficile de continuer la collaboration avec les associations, mais aussi la distribution de couvertures.

Voilà en résumé, ce qui se passe.
Au bout de cette chaîne d'inactions et d'incompétences, nous retrouvons les sans abri qui encore une fois se retrouvent impuissants face à des intérêts financiers qui les laissent sur le carreau sans même une couverture.

Nous ne pouvons accepter cette situation !

lundi 24 novembre 2014

Je croise mille visages

Pour bien comprendre la réalité des personnes touchées par l'extrême pauvreté et abandonnées à la rue, il faut s'en imprégner.
On apprend beaucoup des autres et des rencontres. Moi, j'ai vu une maraude de Médecins du Monde apporter des soins à un homme mal en point. J'ai entendu un bénévole lui parler doucement pour le tenir éveillé, en lui tenant la main.
Lors d'une distribution de repas à Abribus, j'ai vu un jeune en belle santé au milieu d'hommes et de femmes, cassés, fatigués. Sa seule présence calmait une tension inévitable par le trop plein de ventres affamés.
J'ai rencontré à la Place Kléber des jeunes dont la place n'était pas à la rue, les nouveaux visages des laissés pour compte ; ceux qui n'entrent pas dans le moule. Je croise des personnes âgées qui ont travaillé toute leur vie et qui ne peuvent, avec leur maigre retraite, manger à leur faim. Je croise les doigts pour que leur logement soit préservé. Je croise chaque jour la belle Polonaise qui rêvait pour ses enfants d'une vie meilleure. Derrière la gare, sur le parking, il y a Patrick, un travailleur pauvre qui dort dans sa voiture. A Neudorf, il y a un ancien ferrailleur qui me raconte sa vie d'avant. Et cette fille, à peine 20 ans que sa famille a rejeté. Je croise, chaque jour, des gens qui veulent et qui tentent de se faire une place dans la société. Je croise mille visages. Le mien dans le reflet d'une vitre.

Mô (pour Valérie et les autres)
http://poesiesansdomicile.blogspot.fr/

Projet (S)DF // En’Train - Bilan et perspectives (VIDÉO ENSAS)


Ce qui était au départ un cas d’études pratique proposé à des étudiants en première année de Master de l’École d’Architecture de Strasbourg, a su depuis capter l’attention des pouvoirs publics en proposant des solutions concrètes d’habitat à destination des personnes «Sans Domicile Fixe».
Dans la continuité de la table ronde qui s’est tenue à l’École en novembre 2013 et de l’exposition organisée en janvier dernier, l’enseignant Markus Hastenteufel, ses étudiants et le collectif des SDF d’Alsace rouvre les discussions et présentent l’avancement et les évolutions du projet.

dimanche 23 novembre 2014

Strasbourg réduit le périmètre de survie des sans-abri

Capitale de l'europe, capitale Noël, capitale de la fusion, ... Capitale de la misère malmenée sournoisement avec l'air de ne pas y toucher.
Personne ne dit rien ouvertement, personne ne dénonce. Ça papote entre soi dans les couloirs, ça se tire dans les pattes en douce, mais ça se congratule en réunion et ça se fait des petites sauteries dont on voit les photos sur facebook.
Et le mélange des genres n'est jamais loin !

Les sans-abri subissent directement cette ambiance pourrie. Quand l'incompétence croise les francs-tireurs ça ne donne rien.

Rien ne se fait, rien n'avance, rien n'est pensé intelligemment dès lors qu'il s'agit de la population la plus fragile.

Vous emmenez des projets clef en main à strasbourg ? ; rien, sauf à se faire piquer ses idées, ...
Vous n'avez pas des "amis influents" comme s'en vantent certains ? ; rien, sauf à y voir des associations qui crèvent d'une "concurrence" malhonnête, prête à tout pour récupérer sa part de pauvres.

En attendant le périmètre de la ville se réduit à une petite portion... 
Le centre nous est complètement interdit, les ponts sont fermés, les berges bloquées, ... pour des raisons de sécurité. 
Cette sécurité qui nous envoie mourir ailleurs, éloignés de ce qui nous maintient en survie.

Strasbourg réduit les distributions de repas aux sans-abri

à Strasbourg depuis des années, l'association "Abribus, pour une vie sans faim" distribue des repas aux SDF. La ville lui a supprimé des stationnements, compliquant son travail et pénalisant les sans-abri.
Pour "compenser" Abribus ne se voit proposer que des endroits impraticables, sombres, alors que distribuer et manger dans la rue sans protection est assez difficile pour tous.
La ville de Strasbourg en affaiblissant Abribus affaiblie tous les SDF qui se retrouvent à 200 sur une distribution de repas...
Le seul stationnement que nous exigeons, nous les utilisateurs, est celui de la gare. Abribus l'a sollicité il y a fort longtemps sans succès ! Pourtant, il a été cédé à une nouvelle association. 
Nous rappelons à Roland Ries que la semaine compte sept jours, Abribus à sa place à la gare.

vendredi 21 novembre 2014

Mise à l'abri et connerie généralisée

Pour le moment les sans-abri ont très froid ; "C’est complet ! Je suis désolé il n’y a plus de place !"
A -5° Strasbourg comme partout va nous faire le coup de la mise à l'abri. Des lits ajoutés là, un accueil de jour transformé en accueil de nuit, des chambres d'hôtel, un gymnase et que sais-je encore. Les zélus nous diront combien d'argent leur incompétence coûte et combien ils ont conscience que c'est de leur "devoir" politique et moral de continuer à mener une politique stérile et criminelle.

Ensuite les "grandes" associations vont expliquer qu'il faut des hébergements et bien sûr de l'accompagnement ... Quelle que soit ton histoire, tu es sans logement donc tu dois passer par l'hébergement... Mais ou sont les valeurs de ces associations alors qu'elles forcent les travailleurs sociaux a laisser des gens sur le pavé, alors qu'elles acceptent de répondre à des appels d'offre indignes, inadaptés et improductifs ?.

Toutes leurs déclarations se ressemblent et se répètent d'année en année. Elles parlent de grands idéaux, de sauver, d'insérer, d'impliquer et de s'engager. Mais tous occultent l’engagement sur le logement alors que c’est le cœur du problème. A l'évidence, il n'y a aucune volonté forte, réelle de faire diminuer cette catastrophe humanitaire et sociale en france. A Strasbourg, depuis trois ans, notre partenariat avec l'école d'architecture est riche d'idées et de solutions, mais Strasbourg est incapable d'y répondre.




mercredi 19 novembre 2014

Compagnons d'Emmaüs : exclus de tous les droits

Georges Otin - Nul ne peut reprocher quoique ce soit aux Compagnons d'Emmaüs car ils sont fragilisés par un sous-statut indigne qui les livre pieds et poings liés au pouvoir discrétionnaire/arbitraire/ totalitaire (rayer la mention inutile) d'une seule personne, "responsable" ou "dirigeant(e)".
En revanche, on doit s'interroger sur les motivations et convictions de ces "responsables" qui n'hésitent pas à les instrumentaliser quand ça les arrange...
Dans le Sud-Ouest, n'a-t-on pas vu des "patrons" d'Emmaüs faire défiler leurs exclus du droit du travail ( Compagnons) pour la fête du travail ?!?!. Et mieux encore, mettre en première ligne leurs "sans contrat" (Compagnons) pour protester contre le Contrat Première Embauche ?!?..Etc, etc, etc, car la liste serait beaucoup trop longue :
En fait, les Compagnons sont trop souvent des pions à géométrie variable :
- tantôt "taillables et corvéables à merci" pour le business,
- tantôt jetables si pas au moule ou incompatible avec l'égo du chef.
- tantôt les plus beaux ou les plus misérables en fonction des besoins en "marketing" du moment.
C'est pour cela que nous devons tous nous mobiliser afin qu'ils soient, tout simplement, considérés comme des HOMMES conformément aux préceptes d'Emmaüs et de notre Etat de droit.



Georges Otin

TABLE RONDE HABITAT (S)DF : 80 personnes !

Environ 80 personnes venues pour (re)penser et imaginer un habitat qui s'adresse aux personnes qui, pour différentes raisons n’accèdent pas aux dispositifs d’hébergement proposés ou refuse de s'y rendre. Démarche innovante et solidaire du Collectif Sdf Alsace représenté par sa porte parole Monique Maitte et de L'école nationale supérieure d'architecture de ‪Strasbourg‬











Vous avez dit "SDF" ? Nous sommes sans logement !

Cette vision unique, ce sigle sdf, cet enfermement, cette image désignant le "sdf" comme forcément malade, fou, avec problème, à risque et je ne sais quoi encore, laisse de côté beaucoup de monde.
Les personnes privées de leur droit à un logement ont d'autres visages, d'autres images, d'autres histoires ...

De plus en plus de gens se retrouvent sans toit, doivent-ils "obligatoirement" être dirigés vers un hébergement ?.
Doivent-ils obligatoirement suivre des règles collectives aliénantes ?.
Doivent-ils rendre compte de tous leurs faits et gestes, subir le regard scrutateur de "professionnels" ?.
Pourquoi les priver du droit de recevoir des amis, la famille ?.
Ces lieux inadaptés permettent-ils de se reconstruire ?

Être privé d'un toit c'est être privé de tous ses droits et pire, de ses simples désirs.
Désir d'être tranquille, de se poser, de se reposer, d'avoir une vie de famille, de passer un temps avec son animal. Désir de ne rien faire aussi, s'accorder un temps de repos.

--> les travailleurs précaires ;
--> les expulsés de leur logement trop cher ;
--> les divorcés
--> les chômeurs ;
--> ceux que leur famille rejette ;
--> …
Ceux là, sont-ils à leur place dans un hébergement classique ?.

Nous ne le pensons pas et eux non plus.

24/100 des personnes sans logement travaillent ! Les emplois qu’ils occupent sont très souvent précaires (contrats courts, temps partiel, intérim, contrats "aidés et tous les trucs d' "insertion") et peu qualifiés.

Près de 4 SDF sur 10 vivent dans des conditions plus précaires, dans des centres qu'ils doivent quitter tous les matins sans être assurés de retrouver une place le soir ou dans des hôtels. Et 10% sont sans-abri. Une proportion qui monte à 14% en région parisienne, en raison du nombre croissant de sans-domicile et de la pression immobilière.

Mais la rue abime vite tous ceux qu'elles accueillent, le logement est rare et trop cher, même en "social" pour tous les chômeurs et emplois précaires. Il faut agir vite. Nous avons des solutions.


mardi 18 novembre 2014

témoignage concernant une non-assistance d'une personne en péril ayant entraîné la mort par négligence

UZES. non assistance à personne à danger.
mort d'un ‪sans abri témoignage d'un citoyen.
De M. Dumond Cyrille

Objet : témoignage concernant une non-assistance d'une personne en péril ayant entraîné la mort par négligence

Mesdames, Messieurs,

C'est le citoyen de la république Française qui s'adresse à vous aujourd'hui pour évoquer des faits dont j'ai été témoin et que je ne peux, au regard de la morale et de la Loi, passer sous silence.
Je suis un citoyen lambda, un simple habitant d'une ville rurale de taille moyenne, la bonne ville d'Uzès dans le Gard. J'y vit, j'y promène mon chien, comme tous les propriétaires de chiens, et ces promenades me mènent régulièrement vers le parc du Duché, qui somme toute est une agréable place ou il fait bon fumer une cigarette pendant que le chien s'amuse.
Depuis 6 mois j'y croisais un nouveau venu, James, quarante-sept ans bien qu'il en faisait bien plus, écossais, clochard, SDF malheureux en rupture sociale total et dans un état de santé préoccupant. Je lui offrais souvent un clope ou un café, et nous fumions ensemble en essayant de se comprendre. La différence de langue y faisant largement obstacle...
Quoiqu'il en soit, il avait probablement choisi Uzès comme terre d'accueil et de refuge, le soleil du Sud y contribuant probablement, c'est vrai qu'il brille pour tout le monde, lui.
En tous cas, les clients de la Superette du centre ville peuvent témoigner qu'il était entré dans le paysage social local, on le voyait quotidiennement y faire la manche.
Mais revenons en aux faits : le 06 septembre 2014, alors que les services de la Préfecture du Gard avaient par arrêté préfectoral mis le département en alerte orange en rapport à des conditions climatiques particulièrement dangereuse, je sortais tout de même mon chien vers 9h qui le réclamait expressément, moi-même étant particulièrement bien équipé...
Alors que la pluie était battante, je constate que James était toujours dans son « campement » qu'il occupait depuis une semaine, au bord du mur d'enceinte du fond du parc, non baché, allongé dans un duvet à même le sol trempé, ses quelques sacs ruisselants...
Ma conscience m'oblige à intervenir, je vais le voir, essaie de lui dire de bouger, de se mettre à l'abri, sans succès. Il me demande de lui rouler une clope, tellement ses mains tremblaient, en me tendant son tabac trempé... Je ne sais pas pourquoi il ne voulait pas bouger : ses affaires qu'il ne voulait pas laisser? Son état de santé qui l’empêchait de se lever ? Quoiqu'il en soit mon acharnement fut sans effet... Au bout de quelques heures infructueuses, vers 10h30, dépité, je décide d'aller demander de l'aide aux services sociaux, dans l'impossibilité à me résoudre à laisser la situation ainsi, sans tenter d'en faire plus, j'imaginais le pire, je pars donc en lui laissant mon parapluie...
Consterné, je file au plus simple, je pars donc au local de la Croix Rouge, je tombe en pleine distribution alimentaire, quatre ou cinq responsables m'accueillent. Je leur demande de l'aide, je leur signale qu'un SDF a besoin d'aide, et au vue de la situation j'invoque même l'urgence lié à une assistance de personne en danger, en cette période d'alerte et de danger immédiat. Je leur intime au moins de lui fournir une tente, faire quelque chose, la pluie dehors continuait de tomber à torrent...

L'équipe de la Croix Rouge, visiblement dépassée, me regarde l'air ébahit et me proposent des pommes et du pain. Au bout d'une d'une demi-heure de parlementaire, celui qui semblait être le chef, tout en ré-insistant pour les pommes et le pain, m'invite à me rendre par moi même à la police municipale qui « pourront répondre à ma demande », car «il pourront vous trouver une tente, il doivent avoir ça ! ».

Je ne sais pas si j'ai failli rire ou pleurer, mais je suis tout de même parti vers cette nouvelle piste...
Je suis donc aller voir la Police Municipale, sous la pluie battante, pensant à ce pauvre James et effaré par ma première visite aux services sociaux de la Croix Rouge...

Deuxième acte, j'arrive au local de la Police Municipal, il est fermé... Un agent est tout de même en faction sous le porche mitoyen de la mairie, je lui signale James, le lui raconte l'histoire, invoque la même urgence, les mêmes obligations légales d'assistance. J'ai conscience que mon devoir d'assistance à personne en danger me l'impose. Signaler une situation d'assistance urgente quand on a tout fait pour y remédier est une obligation légale et je m'y emploie avec un acharnement citoyen autant que par compassion, un homme est probablement en danger. Je dit à l'agent qu'il faut au moins vérifier, lui apporter une bâche, une tente... 
Je demande simplement de l'aide pour un SDF en danger... Je lui dit que je viens de la part de la Croix Rouge, il me répond qu'il n'a pas de tente pour moi... Même fin de non recevoir... Finalement, il m'invite à aller à la mairie... Et là...
Quatre secrétaires écoutent mon histoire, que je répète inlassablement, de plus en plus troublé par les réponses qu'on m'y oppose, à savoir le laisser faire, à peine une légère expression de compassion légitime. 
On m'envoie au secrétariat du Maire... La secrétaire appelle le premier bureau d'accueil en les interrogeant sur la recherche éventuelle d'une tente. Réponse négative. Je commençais à ne plus comprendre ou j'étais, ni que faire pour que quelqu'un prenne le problème à sa juste mesure.

Finalement elle tente de me rassurer et me demande de me calmer, il vont « envoyer une patrouille ». C'était là la seule réponse que j'obtiendrai à ma demande. L'affaire est à présent entre leurs mains.
C'est sur, j'aurais préféré que des agents municipaux interviennent rapidement, en rapport du degré d'urgence, mais bon, au regard de la difficulté, je me résigne à la solution policière...

Largement écoeuré par l'indifférence, ou par la lenteur de réaction des agents de la collectivité publique, je me résigne tout de même à accepter la réponse et rentre enfin chez moi après quatre heure de palabres et trois bureaux, sachant que je dois aussi faire à manger pour ma mère handicapée et qu'il était midi passé. J'espérais juste avoir fait ce qu'il fallait faire. Un simple devoir de citoyen, solidarité et fraternité...
La tempête bat son plein toute la journée et toute la nuit, un vent à décorner les bœufs...

Persuader que mon appel à été pris au sérieux, je ne vais pas vérifier si mon intervention a produit son effet... J'aurais dû...
Le lendemain matin, mercredi, jour des enfants, même rituel, même parc, 9h30... 
Au fond du parc, les gendarmes. Avec angoisse j'interpelle un agent qui me dit de ne pas m'approcher, un individu est mort. Dégouté, je demande à voir le chef et je lui explique mon histoire de la veille, scandalisé par la non intervention des équipes municipales. Il m'écoute avec attention, prend mes coordonnées et dit qu'il me rappellera pour prendre mon témoignage à la gendarmerie...
Vers onze heures, je veux en savoir plus, je décide de repartir au parc. En approchant du bord du mur, nouveau sentiment d'angoisse...
Je n'oublierais jamais ce que j'ai ressenti quand j'ai passé la tête au bord du parapet surplombant le mur...

Non, je n'oublierai pas le triste ballet des gendarmes, autour du corps de James, totalement dénudé, son sexe traîné dans la boue... Ses affaires éparses... Le parapluie, protection dérisoire, écrasé et déchiqueté à ses cotés...

Les premières constatations se faisaient à ciel ouvert, à même le sol et sans protection pour le regard des passants. J'ai alors crié aux militaires que tout le monde pouvait voir de l'endroit ou j'étais. Le parc est particulièrement passant... Ils m'ont demandé de rester là pour en empêcher l'accès... J'ai accompli avec amertume mon triste travail de cerbère volontaire...

Les gendarmes sont partis après leurs besognes, sans un mots pour moi. 
Depuis j'attends leur appel...
 J'ai lu le lendemain dans le midi libre qu'un SDF était retrouvé décédé, « de mort naturelle », mon sang n'a fait qu'un tour. Une alerte orange « naturelle » ? une non assistance « naturelle » ? C'est ce moquer des gens ou quoi ?
Pourtant la législation est claire : l'obligation est faite à toute personne, d'intervenir afin de porter secours à toute personne en danger et il s'y ajoute d'une obligation d'intervention dans le cadre d'un péril de type « catastrophe naturelle ». Ainsi, dans le Code pénal, l'article 223-6 al 2 dispose qu' « est puni celui qui ayant connaissance d'un péril encouru par un tiers ne lui apporte pas l'assistance appropriée ». Et cette obligation a valeur constitutionnelle lorsque qu'elle concerne l'Etat et ses services décentralisés. 
Ainsi, ne pas ouvrir une instruction serait nier les principes du Droit.
D'où mes interrogations : si j'avais officiellement témoigné sur demande de la gendarmerie, le parquet n'aurait il pas dû ouvrir une enquête ? N'aurait il pas dû tenter de déterminer des responsables ou mettre l'accent sur un défaut dans la chaîne de responsabilité institutionnelle ?
En l'espèce, un homme meurt parce qu'il n'a pas été secouru et la justice n'est pas interpellée ?
Pourquoi n'ai-je pas été encore entendu ? Je me refuse à voir la mémoire de James, Être Humain, citoyen européen, mort en France, souillée par une indifférence coupable.
Les SDF sont ils a ce point dépouillés de tout, qu'ils sont aussi hors du champs du Droit ?
Et au regard de la réaction des services public lors de mon intervention, et en prenant compte l'approche de l'hiver, n'est-on est pas en droit de se poser des question sur le vrai visage de la solidarité Nationale ?
Quoiqu'il en soit, je n'arrive pas à me résigner à laisser cette histoire sans échos... 
Je pense toujours que les faits méritent une instruction plus complète et appelle à une réaction plus importante des autorités concernées, y compris au niveau préfectoral...
C'est pourquoi je vous adresse cette présente, en restant à votre disposition pour éclairer des points qui sembleraient obscurs. 
Dans l'espoir que vous prendrez en compte mon témoignage et que vous ferez bon usage, je vous prie de recevoir mes salutations.
Dans l'attente de votre réponse...
Dumond Cyrille

Uzès, le 08/11/2014

vendredi 14 novembre 2014

Monique : une voix de la rue - 30.534 visionnages

Monique est la représentante du Collectif SDF Alsace.
Vous pensez : encore un témoignage d'une SDF, on connait le discours.....!!
Monique a passé 8 ans dans la rue et en est sortie.
Elle parle avec lucidité, sans concession des conditions de vie des SDF, l'attitude des politiques, les associations, les partenariats noués depuis plusieurs années.
Elle porte un regard réaliste sur la société.
La fin de son intervention ne pourra que vous interpeller

Marie-Anne LOEB

 http://www.associationsvisio.com/n31-france/article-monique-une-voix-de-la-rue.html?id=11769&_ga=1.169658402.222661126.1414485945

mardi 11 novembre 2014

HÉBERGEMENT DE LA MORT

Cet hiver, des places supplémentaires seront ouvertes un peu partout, dont certaines mobilisables en fonction de l’intensité du froid. Le dispositif d’intervention prévoit trois seuils de froid. De -5 à -10ºC quelques places d’hébergement seront disponibles, d'autres s'ajouteront de -10 à -18ºC. QUESTION : Comment survivre à -18° & même avant ? le "plan hivernal" peut être baptisé autrement, il existe toujours & la gestion aux températures est toujours en place
Des solutions existent ...

samedi 8 novembre 2014

et si on concrétisait un habitat qui ne soit pas du bla bla

Extrait de l'article de RUE89 (http://www.rue89strasbourg.com/index.php/2013/11/08/societe/abris-parasites-oeufs-dores-cabanes-tricycles-changer-de-regard-sur-les-sdf/ )

Chiffre officiel : 400. Mais ce serait plutôt 1 500 personnes qui vivraient dans la rue, les squats, les camps ou les hôtels à Strasbourg. Le Collectif SDF Alsace, un groupe informel d’anciens de la rue, se bat pour que la société change de regard sur ces citoyens victimes d’accidents de la vie. Avec l’école d’architecture (Ensas), il travaille à la création de petits logements intermédiaires, un pas vers la sortie de la grande précarité.
Apporter un minimum de confort et de sécurité aux personnes sans domicile fixe, aider à leur réintégration douce vers un cadre de vie plus traditionnel, avec un logement et, si possible, une activité. Voilà pour quoi se bat le Collectif SDF Alsace (voir sa page Facebook), dont le noyau dur est formé d’une dizaine d’anciens de la rue, pour certains issus du mouvement des Enfants de Don Quichotte.

Chaînon manquant entre le 115 et l’HLM
Alors que le Collectif montait un projet de cabanes pour SDF qui pour le moment n’a pas abouti, l’école d’architecture de Strasbourg, l’Ensas, a embarqué Monique Maitte, pilier du Collectif, dans une collaboration inédite avec les étudiants de quatrième année du professeur Markus Hastenteufel. Objectif : proposer aux pouvoirs publics une douzaine d’idées d’abris temporaires ou permanents, chaînons manquants entre les places d’hébergement d’urgence - accessibles par le 115 - et le logement social.

Cette année la 2e table ronde explore toutes les possibilités que le projet Lauréat En'Train peut offrir ... Après un emballement fort de la part des pouvoirs publics, le silence ! rien.
Mais nous ne lâchons pas.
Si l'habitat est essentiel, il ne suffit pas à se poser tranquillement, à bâtir sa place, ...
Nous ferons appel à toutes les bonnes volontés, aux curieux, aux artistes, aux bricoleurs, sociologes, écrivains, ... pour élaborer d'autres méthodes ...

un numéro 06 33 29 06 42

lundi 3 novembre 2014

Invitation à la 2e table ronde ENSAS / SDF Alsace sur l'HABITAT (S)DF

(c)ensas/SDF
Adresse : 6-8 boulevard du Président Wilson, 67068 Strasbourg
 
sdf . table ronde 2.0 

Voici la 2éme rencontre autour de l'habitat des sans-abri organisée à l'école d'architecture le 18 novembre de 14 à 18 heures. 

Ce qui est vraiment innovant ? 
C'est la grande implication de personnes sans logement ! Le partenariat avec l'école d'architecture et le Collectif Sdf Alsace qui fonctionne bien depuis trois ans... 

L'habitat c'est une chose, mais il y a tout le reste. 
Nous pouvons le partager, le penser, l'agir ensemble ... Venez. Inscrivez-vous sur l'évènement créé à cet effet sur FB ( https://www.facebook.com/events/333335500185819/ ) ou par mail pour confirmer ; histoire d'avoir une salle convenable à l'école d'architecture qui accueille notre table ronde.
Nous vous invitons à la présentation du projet lauréat retenu l'an dernier, à on évolution et ses déclinaisons par les élèves de 4e année.
En espérant votre participation active, des échanges...
Contacts : Monique Maitte 06 33 29 06 42
 maitte.monike@gmail.com

"parce que l'habitat c'est bien ... mais il y a tout le reste ... et toutes les volontés, idées, rêves, ... sont les bienvenus. Nous pouvons le partager, le penser, l'agir ensemble ... " 

Un acharnement sur des SDF … étrange

Tout a commencé, il y a quelques mois,  par deux phrases du Collectif SDF Alsace sur son groupe FaceBook que nous avons fermé depuis car ça devenait trop violent : "des gens de Sélestat viennent sous les ponts, nous filent à manger et parlent de tous ces étrangers qui sont plus aidés que nous (les sdf français). On parlait aussi d'une soupe vers la gare ou là on nous dit que si on veut on peut dormir dans un endroit... un lieu de prières" ... 
L'objectif était de dénoncer des soupes "sauvages" aux intentions troubles. L'enquête a été enterrée. Nous avons prévenus la pqr, les services de la ville ; rien.
Arrive sur nous, plusieurs personnes "des gens influents" comme on dit, dont un élu municipal (élu de tous?), que nous ne connaissions pas.
Un déchainement de haine, d'attaques, de critiques... On a fini par comprendre, ce n'était pas évident, qu'ils venaient "défendre" une nana qui distribue de la soupe aux SDF... Notre étonnement était immense, car nous allions à cette soupe et qu'à aucun moment on ne parlait d'elle.
On le dit, on le répète, on se justifie comme des cons ... On n'a compris que plus tard que ces gens voulaient nous détester, que leur volonté étaient de casser le Collectif SDF. On l'a invité à notre première table ronde sur l'habitat, elle a choisit de ne pas venir.
Nourrir des SDF d'une main et en détruire d'autres de l'autre, on ne comprenait pas.
Depuis les soupes sauvages ont disparues. Une autre est apparue avec les mêmes personnes derrière et une superbe organisation.

Mais nous continuons à nous interroger : 
Ne peut-on pas poser de questions alors qu'elles concernent nos vies ?
Est-il interdit de parler en notre nom, sans filtre, sans intermédiaire ?
Qui sont ces gens qui, dès lors que des SDF s'expriment nous tombent dessus avec des jugements, des sentences assassinent ?
Si je comprends bien, pour eux, le "bon sdf" est celui qui est bien gentil dans son coin et satisfait ?
Le bon SDF est celui qui tend la main, prend les dons de ces gens si bien et la ferme, sauf à dire qu'ils sont bien gentils de nous aider ?
Ce n'est pas nous.
Le plus étrange est qu'à y regarder de près nous avons depuis des années, mis en action leurs discours.
Nous sommes dignes ;
nous sommes bricoleurs, très travailleurs (des biffins) ;
nous sommes partageurs ;
nous pratiquons la solidarité et la fraternité avec tous nos frères et soeurs de la galère ;
nous savons nous exprimer correctement (sans gueuler ou éructer) ;
nous sommes propres (ha ha) ;
nous sommes assez autonomes ;
nous avons des idées, des projets ;
... ;
Bref, nous sommes des citoyens dont le seul tort est d'être pauvre ; des sans logement !.

Des gens influents s'acharnent pourtant sur nous, sur des SDF, ils mettent leur influence a faire foirer tout ce que nous entreprenons, alors que ça concerne le plus grand nombre. Finalement, c'est à l'image de la société.
Eux sont les "bons" et peuvent tout se permettre, les pires insultes, les pires calomnies que d'autres viendront "liker" sur FaceBook. 
Et, quoi que nous fassions, nous ne sommes que des bons à rien et nous devons rester dans cette condition, car si tous les pauvres sortaient de leur misère, que deviendraient-ils eux ?
Et comme il n'y a personne pour les arrêter …

dimanche 2 novembre 2014

Morts de la rue, la bêtise nous poursuit

Commémoration hier à Strasbourg des Morts de la rue
En arrivant à l'église hier, j'ai compris immédiatement, que dès que l'on fait quelque chose, dès qu'on lance une nouvelle action en direction de la population la plus fragile, il y a des détracteurs qui pointent leur "conviction", leur "savoir critiquer". Mais jamais de solution.

N'aurions pas le droit, le souhait, le coeur pour dire adieux à nos camarades Morts de la rue ?. Nos pleurs n'auraient pas de valeur ?. De quel droit nous dépouiller de toute humanité, de tout sentiment ?.
N'y a t-il jamais moyen d'en discuter si pour certains le désir profond de faire son deuil ne leur semble pas, "pour nous" évident ?.
Ils vont liker, plein de compassion la perte d'un inconnu, du frère de, d'un acteur, ou je ne sais quoi ... Mais notre cérémonie leur semble déplacée, scandaleuse, inutile, ...
Il y a sans cesse des empêcheurs de tourner en rond, des professionnels de la contestation, des "je sais tout", des "je vous assure" qui ne sont que des empêcheurs de tourner en rond, des empêcheurs de travailler dans le même sens, d'unir nos accords et nos désaccords.
Nos camarades n'étaient pas des "gens influents", de ceux qui ont leur attention, leur compassion, leur soutien, ... 
Mais tous ceux qui étaient là hier avec nous étaient sincères. Ce moment a été fraternel, nous sommes reconnaissants ...

Un moment qui nous a donné l'occasion de remercier de rendre hommage aux travailleurs sociaux, à Abribus, à Médecins du monde, à d'autres ... 

---- Bel article DNA ---

Retour sur la cérémonie en mémoire des morts de la rue : « Il nous a paru évident de faire en sorte que cet hommage puisse être rendu le même jour, et dans les mêmes conditions que celui que nous rendons traditionnellement aux personnalités qui ont marqué notre ville de leur empreinte, a déclaré Eric Schultz. Nous affirmons qu’il ne saurait y avoir pour la Ville de Strasbourg des Strasbourgeois invisibles et que nous avons toutes et tous une responsabilité essentielle dans la reconnaissance de la réalité de la rue et de ce qu’elle inflige aux corps et aux esprits des plus fragiles de nos concitoyens ». (...) Pour Monique Maitte, très émue, s’occuper des décès, c’est aussi s’occuper des vivants : « En disant au revoir aux camarades de la rue, c’est bien aux survivants que nous pensons, dit-elle. Nous sommes des habitants de la ville à part entière, nous sommes des citoyens »". http://www.dna.fr/edition-de…/…/vivre-et-mourir-dans-la-rue… Fraternité et humanité, tout simplement...

samedi 1 novembre 2014

Commémoration officielle des Morts de la Rue Strasbourg






Retour sur la cérémonie en mémoire des morts de la rue : « Il nous a paru évident de faire en sorte que cet hommage puisse être rendu le même jour, et dans les mêmes conditions que celui que nous rendons traditionnellement aux personnalités qui ont marqué notre ville de leur empreinte, a déclaré Eric Schultz. Nous affirmons qu’il ne saurait y avoir pour la Ville de Strasbourg des Strasbourgeois invisibles et que nous avons toutes et tous une responsabilité essentielle dans la reconnaissance de la réalité de la rue et de ce qu’elle inflige aux corps et aux esprits des plus fragiles de nos concitoyens ». (...) Pour Monique Maitte, très émue, s’occuper des décès, c’est aussi s’occuper des vivants : « En disant au revoir aux camarades de la rue, c’est bien aux survivants que nous pensons, dit-elle. Nous sommes des habitants de la ville à part entière, nous sommes des citoyens »".http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg/2014/11/02/vivre-et-mourir-dans-la-rue#jimage=5CAAF256-0E65-4A03-BE71-4DD219F7B5D5 Fraternité et humanité, tout simplement...

Eric Schultz http://www.ericschultz.fr/strasbourg-1er-novembre-2014.../




jeudi 30 octobre 2014

commémorations officielles à Strasbourg des MORTS DE LA RUE

Ce samedi 1ier Novembre 2014,
Dans le cadre des commémorations officielles prévues pour la Toussaint, nous vous confirmons qu'il y aura :
- Un faire-part qui sera publié dans les Dernières Nouvelles d'Alsace
- Un hommage public pour les morts de la rue.
Une commémoration qui se déroulera en deux temps:
Tour d'abord à l'initiative de l'aumônerie de rue, une célébration du souvenir aura lieu en l'église protestante de Saint Pierre le Vieux de 10h30 à 12h.
A l'issue de cette cérémonie, nous vous proposerons de nous retrouver sur la place du même nom pour pour un temps de recueillement.
Cette commémoration se fera en présence de M. Eric SCHULTZ, adjoint au Maire de Strasbourg en charge des populations, et Mission du Temps,
et sera marquée par le dépôt d'une gerbe, au nom de la municipalité en mémoire des morts dans ses rues.
Collectif Strasbourgeois des Morts de la Rue

mercredi 29 octobre 2014

Monique : une voix de la rue

Monique a passé 8 ans dans la rue et en est sortie.
Elle parle avec lucidité, sans concession des conditions de vie des SDF, l'attitude des politiques, les associations, les partenariats noués depuis plusieurs années.
Elle porte un regard réaliste sur la société.
La fin de son intervention ne pourra que vous interpeller

http://www.associationsvisio.com/n31-france/article-monique-une-voix-de-la-rue.html?id=11769&_ga=1.169658402.222661126.1414485945

De
 Marie-Anne LOEB  

lundi 27 octobre 2014

2e table ronde ENSAS : COLLECTIF SDF

De grandes associations ! Grandes parce que nationales, grandes parce qu'elles ont l'écoute de tous, du plus puissant au plus petit.
Et les médias ne s'y trompent pas, les interviews s'enchaînent ; c'est la fin de la trêve hivernale. Jamais avec nous !

Nous ça nous pose un paquet de questions : à quoi servent tous ces dispositifs, toutes ces lois, si cette année on peut lire, bien calé dans son fauteuil "Le contexte est producteur d'expulsions"… Et alors que débute ce jeudi 31 octobre la trêve hivernale, "le nombre d'expulsions devrait encore augmenter cette année".
Le constat nous le connaissons car chaque année, depuis dix ans au moins, il est étudié, écrit, imprimé, envoyé à tous et les prédictions sont toujours mauvaises.

Depuis des années la précarisation des ressources des ménages ne cesse d'augmenter. Le chômage et ses perte d'emploi, la fin de droits aux Assedic, les travailleurs pauvres qui augmentent via les chantiers en insertion, les contrats aidés, …
Et puis, malgré les dispositifs, les lois, les mille-feuilles, les loyers augmentent et les charges des loyers flambent. N'oublions pas les spéculations sur les matières premières qui augmentent les prix des denrées alimentaires de première nécessité.
"On a un contexte qui est producteur d'expulsions, de mauvaise santé, de ras-le-bol, de violence. (…) C'est un fléau qu'on n'a pas réussi à enrayer depuis 10 ans" et pour nous, Collectif SDF Alsace, le mot à poser est simple : c'est une catastrophe.

Catastrophe humaine et sociale ici, en France.
Que faire ? Continuez a constater, a se réunir, inviter les ministres a fumer une clope avec nous, laisser tout le monde parler à notre place ?
Agir, être acteur, proposer, … ? Des mots que les associations prononcent, encore faut-il le faire.
Depuis trois ans, le Collectif SDF Alsace a un partenariat fructueux avec l'école d'architecture de Strasbourg.
Ce qui est vraiment innovant ? C'est la grande implication de personnes sans logement !

L'habitat c'est une chose, mais il y a tout le reste. Nous pouvons le partager, le penser, l'agir ensemble ... Venez. Inscrivez-vous sur l'évènement créé à cet effet ou par mail pour confirmer ; histoire d'avoir une salle convenable à l'école d'architecture qui accueille notre table ronde.
Une 2e table ronde est proposée le 18 novembre à 14 heures : des élus, des citoyens, … seront là.
Si vous voulez réfléchir, imaginer, rêver, avec nous : collectifsdfalsace@gmail.com
https://www.facebook.com/events/333335500185819/

mercredi 8 octobre 2014

pétition des travailleurs sociaux

http://www.anas.fr/Les-associations-professionnelles-de-travail-social-deposent-devant-le-parlement-europeen-une-petition-de-57-908_a864.html

vendredi 26 septembre 2014

Action frigorifiante sur les Roms en Conseil municipal

Pourquoi nous envoyer un échange FaceBook entre un membre d'Assos distributrice de soupe Sarkoziste et quelques uns de ses "amis" ?
Ce mec balance un post sur les subventions allouées par la ville pour aider à l'insertion des Roms.
Et alors ? Racisme, mensonges, contre vérités, tout y passe.
Rien de neuf dans le paysage par rapport à des gens qui ne cachent plus leurs opinions, qui d'ailleurs vont au-delà des Roms.

Ce que nous relevons :
- mépris affichés des associations qui soutiennent les "Roms" sans tenir compte qu'elles soutiennent tous les précaires ;
- attaques sur la politique de la ville qui, heureusement, aide aussi tous les précaires ;
- attaque claire sur certains élus capables de répliquer en conseil, ... ; 
- ...

FaceBook nous permet de "voir" qui soutient ce personnage et cette association ... et de mieux comprendre la place de chacun...

Extraits :
Intro : "150 000 euros pour les associations Roms.... 
Pendant ce temps des gens dorment dans nos rues et les associations leurs venant en aide sont dans la difficulté pour subvenir à tous !"
• "l'exécutif (ps) a joué la corde larmoyante et le pseudo républicanisme ainsi que l'attaque directe vis à vis de Julia Abraham (fn), Agha Babei est un minable et je suis près à lui dire en face. En mai dernier, déjà cela avait chauffé sur ce sujet avec 80 000 euros distribués à deux associations"
• "je n'ai pas à accepter un euro versé à ces populations inassimilables et représentant un danger pour nos sociétés. Point barre. La surdélinquance de ces populations est déjà en soit un scandale, les subventionner un autre."
• "Qu'on m'explique pourquoi un père et son fils de 13 ans dorment dans la rue sous prétexte que le 115 n'a pas de place alors qu'on attribue des subventions a des association ROM. Alain Lxxxxx toutes personnes dans la rue a besoin d'aide Rom ou non mais je n'ai toujours pas saisi la nécessité d'ouvrir des campings pour une certaine catégorie de personne en fonction de leurs origines
Tout comme je ne comprend pas l'utiliser de financer des associations en charge de d'organiser des animations dans ces camps
Alors que l'argent pourrait être utilisé pour d'autres choses comme de la nourriture des vêtements du logement pour tous"
• "‪Je ne stigmatise pas  Ceci dit je suis en droit de demander si cet argent qu'il soit municipal ou européen ne pourrait pas être affecté autrement  Je ne comprend jamais ce type de ségrégations communautaristes ou il vaut mieux être de telle ou telle ethnie de tel ou tel pays ou de tel ou tel couleur pour bénéficier d'aide ou de droit"
• etc

samedi 20 septembre 2014

Prisonnier "volontaire"

Il a disparu. Souvent des copains de la rue disparaissent, on ne les voit plus, nulle part. Sans vraiment les chercher on se renseigne, on pose des questions à ceux qui le connaissent, ceux qui pourraient le connaître puis à tout le monde.
Encore une disparition et voilà qu'arrivent les suppositions. Aucune catastrophe n'est envisagée : mort, maladie, … Il est parti au soleil, en Espagne, il a rencontré une femme, il a obtenue une piaule, …
Finalement, il est retourné en taule, encore une fois, pour vol. Il sera resté 4 jours dehors. Il sortira en mars. Merde, c'est con, en plein hiver !!! À quoi pensent les juges qui te font sortir en hiver ?. Mais bon, au moins il sera soigné, nourri, …

C'est un jour pas rigolo, comme tous ces jours pas rigolos qui sont déjà passés et les jours pas rigolos qui nous attendent.

Mange ta soupe et ferme là

On a vu arriver à Strasbourg des distributions de soupes très appréciées des ventres affamés.
Forcément, tout le monde est content, les zélés zélus, les citoyens, les affamés.
Forcément nous passons pour les emmerdeurs de service, les empêcheurs de tourner en rond, quand nous posons la question de leurs intentions, après que les organisateurs nous aient agressés verbalement, attaqués, humiliés, … Tout le monde s'en fiche, nous sommes peu soutenus.
Des travailleurs sociaux nous racontent qu'en réunion ces distributions ont été évoquées depuis des mois, que nombreux sont les professionnels qui, comme nous s'interrogent et s'inquiètent des retours reçus de leurs "usagers".
En effet, ces personnes disent aux sans domicile, que les associations ne feront rien pour elles et qu'ils sont les seuls à pouvoir "les sauver", ils encouragent sournoisement les sans domicile à se "révolter". Beaucoup de témoignages vont dans ce sens, on nous parle d'altercations, de colères et d'autres prouvent qu'il y a, pour les organisateurs,  des enjeux corporatistes, sectaires et politiques derrière.

Mais voilà, le silence règne c'est la loi du social, du politique et le sans domicile est l'otage de ces magouilles.